Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
4oo Coups, quelques verres et 8 mois de prison à la clé
«C’est pour un regard que tout a dérapé...»
La fête des 400 coups est un événement montalbanais voué à la convivialité, à la joie des retrouvailles, à voir le corso passer, à s’émerveiller de la belle miss et des sublimes dauphines de celle-ci. Hélas, c’est aussi le lieu de quelques excès et une occasion pour certains de boire quelques verres d’alcool. Comme si boire ajoutait à la fête ou plus surement si les alcools ingurgités satisfont les addictions habituelles…
C’est le cas de deux individus qui comparaissaient mardi à la barre correctionnelle du tribunal de Montauban. Deux jeunes hommes âgés de 26 et 19 ans titulaires chacun d’un casier judiciaire impressionnant, comptant 23 inscriptions ou condamnations pour le dénommé Florian D. et de « seulement » 20 pour le second, Jordan Z… 43 comparutions déjà répertoriées pour les deux énormes « score » témoignant d’une addiction chevillée, comportant des délits de menaces, de trafics de stupéfiants, de vol, de recel, d’injures diverses et virulentes, de bagarre… Un état dénonçant une immaturité coupable et peut-être au regard de leur bilan de jugements, sans doute irrémédiablement incurable… L’un est mécanicien de profession, l’autre intérimaire.
Ils se présentent à leur convocation en comparution...
...immédiate encadré par une escorte de pas moins cinq policiers. Sur la fête foraine, ils avoueront plus tard avoir bu une bouteille de whisky agrémenté de soda américain dans leur véhicule garé à deux pas. Titubants le long du cours Foucault, ils croisent une patrouille de police municipale; une présence rassurante pour les visiteurs. « C’est pour un regard d’un des policiers que tout a dérapé… », objecte la présidente Nicole Bergougnan. S’ensuit que l’un des deux fêtards se sent agressé quand un policier pose une main sur lui au niveau du torse ; trop près l’agent tombe sur le goudron sous un flot d’outrances et de menaces du style « Que veux-tu sale flic, je vais te… » Devant le tribunal, il tentera de minimiser ses propos et son agressivité. Il explique : « Je me suis juste débattu pour ne pas être menotté ! »
Maître Gaux une des avocates des prévenus...
...intervenant pour Jordan tentera de jouer sur le registre de la corde sensible du procureur Mathias Marchand et de la présidente lâche alors : « C’est en poussant mon client que le policier a goûté du sol. Celui-ci est père d’un enfant âgé de seulement une petite semaine…» L’autre avocate réclame pas moins que la relaxe de l’autre individu pourtant mal aidé par son « pédigré judiciaire » et sorti de prison en août dernier… Après une assez courte délibération le jugement est rendu qui ne suit pas le réquisitoire du ministère public qui réclamait 12 mois de prison avec sursis. La présidente rend sa décision en envoyant les deux comparses s’entendre être condamnés à 8 mois de prison ferme avec mandat de dépôt immédiat. D’autres affaires dans notre édition de samedi.