Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
La réclusion criminelle à perpétuité requise
La réclusion criminelle à perpétuité a été requise lundi contre Abdelkader Merah, qui comparaît devant la cour d'assises de Paris pour "complicité" dans les assassinats perpétrés par son frère Mohamed en mars 2012 à Toulouse et Montauban.
L'avocate générale Naïma Rudloff a demandé à la cour d'assortir cette condamnation d'une peine de sûreté de 22 ans.
Elle a par ailleurs réclamé 20 ans de réclusion criminelle assortie d'une peine de sûreté des deux tiers à l'encontre du deuxième accusé, Fettah Malki, jugé pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
La représentante du ministère public a en outre demandé à la cour l'inscription des deux condamnations au Fijait (Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions terroristes).
Les qualifications reprochées à Abdelkader Merah (35 ans) se fondent sur son rôle supposé de "mentor" idéologique de son frère, sa participation au vol d'un scooter et à l'achat d'un blouson utilisés lors des attentats. Fettah Malki est, lui, poursuivi pour avoir fourni une arme et un gilet pare-balles au tueur. Mais, pour tenir, ces accusations supposent que les deux accusés connaissaient les projets du jihadiste, une démonstration qui n'a pas été faite formellement à l'audience.
Pour Fettah Malki, dont l'absence de religiosité et l'appât du gain sont apparus évidents, l'affaire semble entendue.
Le rôle joué par Abdelkader Merah apparaît nettement plus trouble. S'il s'est présenté comme un musulman "orthodoxe", sa radicalité a transpiré dans ses propos et de nombreux témoignages.
Il y a la douleur des victimes, la symbolique d'un procès historique et puis le fond du dossier lui-même: les magistrats auront jeudi 2 novembre une lourde tâche au moment de juger le frère de Mohamed Merah et un comparse, après cinq semaines de débats éprouvants.
"C'est un procès hors norme, marquant dans l'histoire du terrorisme français", a souligné jeudi Olivier Morice, avocat d'un militaire tué par Mohamed Merah, devant la cour d'assises de Paris.
Invectives, paroles coupées, mimiques de désapprobation: depuis le premier jour, Me Eric Dupond-moretti, représentant Abdelkader Merah, et certains avocats des parties civiles ont livré un rude combat, s'attirant des rappels à l'ordre et à la dignité du président Franck Zientara.