Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Quels sont les raisons de cette séparation ?
Tout d’abord, nous voulons préciser qu’il n’y a pas l’ombre d’une sanction dans notre décision. Ce vocable utilisé ici ou là n’est pas approprié. Mais, le travail d’un président ne se cantonne pas au sportif. Nous sommes les gardiens du temple, dépositaires de l’esprit, l’histoire et la culture du club, et responsables des résultats. Il nous appartient à nous, les présidents, de prendre des décisions, aussi dures soientelles, car nous sommes comptables des deniers que nos partenaires mettent à notre disposition, au premier rang desquels, le plus important à nos yeux, le contribuable castelsarrasinois. Nous estimons que nous leur devons des comptes car chaque jour de match, ce sont aussi leurs couleurs que nous défendons. Or, aujourd’hui, grâce à nos nombreux partenaires et à la subvention de la mairie, le CAC est le premier budget de la poule. Et nous pointons après six journées de championnat, à la neuvième place. Vous imaginez l’image que cela véhicule, alors que pour nous, c’est le rugby de terroir, le rugby famille que nous souhaitons promouvoir. Bien sûr on peut entendre que l’on aurait pu attendre encore un peu, par exemple jusqu’à Noël. Mais, nous vivons dans notre ville et croisons chacun de nos contributeurs chaque jour. Nous voulons pouvoir continuer à les regarder dans les yeux. Cela ne faisait pas sérieux. Il fallait donc agir et, pour cela, il n’y a pas tant de solution que ça. On peut parler de fusible, de facilité. Ce sont des clichés et cela anime les réseaux sociaux et noircit du papier. Dans les faits, c’est la seule solution à part l’immobilisme. L’immobilisme nous aurait conduit, à notre avis, à de grandes désillusions. Peut être avons nous tort, mais c’est notre avis étayé par celui du comité directeur. Nous avons donc décidé de nous séparer des services d’eric Mercadier parce que les résultats de ce début de saison n’étaient pas au rendez-vous, et, au-delà des résultats, la manière de les obtenir était inquiétante. Nous ne sommes toutefois pas naïfs. Cette situation est le résultat d’un tout. C’est le collectif qui est responsable et pas seulement un homme. Le staff dans sa globalité a une part de responsabilité, mais aussi les joueurs et nous les dirigeants et particulièrement les présidents. Est-ce la bonne solution ? Nous ne le savons pas encore. Mais c’est la seule.
Quelles étaient vos relations avec Eric Mercadier ?
Comme il le dit lui-même, elles étaient bonnes. Nous avons voulu le mettre dans les meilleures conditions pour mener le groupe. C’est un homme attachant et nous séparer de lui ne se fait pas facilement. Nous avons tout mis en oeuvre pour le protéger, le mettre dans un cocon protecteur afin qu’il n’ait que le sportif à gérer. Nous avons pris le temps pour lui expliquer notre décision et ce que nous avons échangé avec lui reste entre nous. Nous espérons sincèrement qu’il retrouvera une autre équipe à coacher qui sera peut-être plus conforme à sa philosophie de jeu et en phase avec son rapport à l’autre. Nous redisons que nous n’avons rien contre l’homme et nous séparer de lui a été un déchirement.