Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Profession :artiste-peintre...
La vie est pleine de paradoxes : maître incontesté du trompe l’oeil qui laisse imaginer la vie telle qu’elle pourrait être, cet homme-là aurait beaucoup de mal, avec ses cheveux longs et sa barbe en bataille, sa chemise à carreaux en perpétuelle rupture de ban, son bonnet rond vissé sur la tête et son look bien raccord avec sa profession, à se faire passer pour le directeur d’un cabinet ministériel ou pour un employé de banque modèle… Avec beaucoup d’authenticité, Bernard Perrone assume sa condition ou plutôt sa qualité d’artiste. Artiste avec un grand A comme l’immense atelier de la région parisienne où il apprit le métier de décorateur de théâtre, ou comme le chevalet qu’il déploie devant sa palette.
Un talent polyvalent, en grand ou petit format, venu se réchauffer, il y a quelques années, au soleil du Quercy: une région parfois rude et austère dont il a su, à défaut d’en avoir pris l’accent qu’il brocarde souvent avec sa gouaille parisienne, percer les charmes secrets. Dans le style évanescent propre à l’impressionnisme qui est à la peinture réaliste ce que la poésie est à la prose : un certain regard, un délicieux mensonge…
Bernard Perrone, qui peint comme il respire, expose durant tout ce mois-ci un échantillon de son oeuvre à la médiathèque intercommunale de Molières. Une façon de rendre hommage à la commune avec laquelle il entretient un lien particulier, un cours qu’il organise chaque samedi matin à l’ancienne école d’espanel, qu’il a marquée de son empreinte sous forme d’une gigantesque fresque ornant les murs du préau et de décorations internes réalisées avec ses élèves, dans des séances appliquées mais bon enfant où s’expriment pleinement ses qualités pédagogiques et humaines. Curieux pied-de-nez du destin à celui qui, justement, ne se réclame d’aucune « Ecole ».
L’exposition sera complétée sur place, le mercredi 17 janvier à 17H30, par une rencontre avec l’artiste sur le thème : « la peinture, le décor de théâtre, un métier ? ».