Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Rencontre avec Bernard Peronne
De l’opéra aux Folies bergères, en passant par la Comédie Française, la Maison de Molières «où nul ne peut entrer qu’en ôtant son chapeau», il n’est pas une seule scène parisienne pour laquelle il n’ait travaillé.
De son apprentissage puis de sa carrière de décorateur de théâtre, Bernard Peronne garde un souvenir ému et précis fourmillant de détails techniques autant que de savoureuses anecdotes dont il a régalé mercredi soir à la médiathèque intercommunale un auditoire captivé. Avec une belle faconde jointe à une «éloquence manuelle» trahissant à la fois son ascendance transalpine et sa longue fréquentation des salles de spectacle, il nous a tout dévoilé de l’insoupçonnable et parfois fastidieuse (motifs répétitifs) quantité de travail nécessaire à la réalisation d’un décor, véritable «costume d’une pièce» dont il situe l’action dès le lever de rideau. Des mois et des mois de préparation pour un résultat certes gratifiant mais parfois frustrant, à l’image de l’immense tapisserie réalisée pour «La folie des grandeurs» et dont l’on n’entrevoit furtivement que quelques centimètres carrés dans le film…
Après plusieurs années d’exercice, pressentant le déclin de la profession et gagné par une certaine lassitude, Bernard qui visiblement ne prenait plus son pied en coulisses décida d’occuper le devant de la scène. Délaissant le travail d’équipe et le gigantisme des toiles pour exprimer en solo et en format réduit sa sensibilité poétique, passant de la peinture horizontale de l’atelier de décorateur à la verticalité du chevalet sans perdre pour autant une once de talent, il a traduit depuis lors en centaines petits bijoux sa vision si particulière des paysages, des bâtisses ou des objets même domestiques qui nous entourent. Avec un succès maintes fois couronné de récompenses ainsi qu’en témoigne un impressionnant «press-book».
Des oeuvres à voir (et pourquoi pas, à acquérir), à la médiathèque jusqu’au 31 janvier.