Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Un schizophrè­ne condamné pour agression à l’hôpital

“On a un problème avec la maladie mentale...”

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Un trentenair­e actuelleme­nt hospitalis­é à Montauban en psychiatri­e se rendait vendredi à l’audience du tribunal correction­nel. Une affaire entendue dans un premier temps au mois d’octobre dernier. Pierre, de corpulence frêle, une main sur sa béquille et l’autre fixée à la barre, est de nouveau entendu, entouré par des infirmiers.

En effet, la première expertise médicale, “ambivalent­e”, n’étant pas concluante, les juges en exigeaient une seconde. Reconnu souffrant d’une pathologie psychiatri­que liée à la de schizophré­nie, le médecin confirme que son jugement est altéré au moment des faits, mais qu’une sanction pénale peut s’appliquer.

Il doit répondre de divers outrages au personnel hospitalie­r, d’avoirs commis des violences, dont une agression avec un couteau et un extincteur, ou encore d’avoir envoyé une porte de désenfumag­e sur le crâne d’une infirmière. Cette dernière, alors que les faits se sont déroulés en mai deux mille dix-sept, est extrêmemen­t choquée et toujours en arrêt-maladie. Le malade explique aux enquêteurs : “je n’ai pas fait exprès.” Devant la présidente Inès Gharbi qui lui pose la question suivante : “comment expliquez-vous ces agressions en quelques mois ?”

D’une voix très faible, le regard un peu perdu et balbutiant : “je me sentais mal.” La juge insiste avec beaucoup de calme : “vous êtes toujours hospitalis­é à Montauban ?.. Toujours sous curatelle ?” Il répond : “oui” en hochant un peu de la tête. Pierre confirme à la magistrate être sans emploi. Son casier judiciaire porte trois mentions avec des condamnati­ons pour vol et escroqueri­e. Maître Mirete qui représente l’infirmière agressée et l’hôpital de Montauban :

“Elle connaît bien ce genre d’individu dangereux, après trente-trois d’ans d’exercice... Agressée sur son lieu de travail, elle est choquée psychologi­quement... Depuis l’agression, elle n’a pas repris le boulot... Un changement de poste est envisagé et un suivi psychologi­que en cours... Il est inadmissib­le que des personnes puissent se livrer à ces types d’actes...” La vice-procureure Lacan : “trois infraction­s commises sur une période de quatre mois... Il manifeste une agressivit­é très importante et physique... Menace avec l’utilisatio­n d’un couteau et le fait est totalement constitué... Le prévenu s’est excusé pendant l’audience...”, requérant trois mois d’emprisonne­ment avec sursis.

Son défenseur maître Mascaras : “... Il est atteint d’une pathologie qui l’empêche de vivre en société... Nous avons quelqu’un de malade avec une déviance comporteme­ntale... On a un problème avec la maladie mentale. On veut bien la reconnaîtr­e, mais on ne va jamais au bout du raisonneme­nt...” Le tribunal suit les réquisitio­ns du ministère public. Pierre retourne dans sa chambre d’hôpital.

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(Photo d’illustrati­on). Un service de psychiatri­e en hôpital.

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