Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Aïssa Maïga au service de l'histoire
Aïssa Maïga joue dans Le Rêve français, à 20 h 55 sur France 2. Ce téléfilm en deux parties suit le départ d’ultramarins pour la métropole, des années 60 à aujourd’hui. Rencontre avec l’actrice.
Avant de la découvrir dans The Boy Who Harnessed the Wind au côté de Chiwetel Ejiofor, Aïssa Maïga est dans Le Rêve français, ce soir sur France 2. Elle nous en dit plus.
Est-ce que la fiction fait écho à votre parcours ? C’est différent, car il s’agit ici
d’ultramarins rejoignant la métropole, alors que moi je suis née dans un pays issu de la colonisation française [le Sénégal, Ndlr]. Mais effectivement, tout ce qui est de l’ordre migratoire, du métissage, de l’arrachement et de nouvelles cultures me parlent.
Quelle image a-t-on de l’hexagone quand on vit à l’étranger dans les années 60 ?
Au lendemain de la guerre d’algérie, pendant les Trente glorieuses, la France bénéficiait d’un rayonnement exceptionnel. Y aller était une opportunité énorme. Pour certains, Paris devenait un rêve possible. Pour d’autres, c’était le contraire. Les courants indépendantistes étaient très présents à cette époque et l’offre du Bumidom (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer, qui incitait les Antillais et Réunionnais à venir travailler en métropole), était alors vue comme une oppression.
Votre personnage, Doris, est aussi féministe.
Ce qui m’a le plus frappé dans ce rôle, c’est qu’il réveille des souvenirs chez beaucoup de femmes de France et d’ailleurs. Il m’a rappelé le récit des provinciales qui, autrefois, rêvaient de s’émanciper, de venir travailler à Paris, mais aussi celui des adolescentes maliennes qui luttent pour s’affranchir de leur famille et se construire un avenir.