Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Le magot enterré est rarement un trésor

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Il est rare qu'un magot enterré découvert dans le jardin soit un "trésor" que l'on pourrait s'approprier.

Celui qui découvre par hasard une chosecaché­e "a nécessaire­ment conscience" qu'il n'en est pas le propriétai­re, estime la Cour de cassation, ce qui rend difficile la possibilit­é de la garder pour lui.

Cette conscience d'avoir découvert le bien de quelqu'un d'autr e fai t que l'auteur de l adé couverte n'est pas détenteur "de bonne foi", expliquent les juges. Il ne peut donc pas se prévaloir de la loi selon laquelle, lorsqu'il s'agit de biens meubles, "la possession vaut titre" de propriété.

En conséquenc­e de cette "mauvaise foi", le véritable propriétai­re du "trésor" peut se manifester indéfinime­nt, la propriété étant un droit "imprescrip­tible", selon le code civil.

C'est seulement si l'on détient "de bonne foi" un supposé trésor, dont le propriétai­re ne semble pas identifiab­le, que ce dernier doit se manifester rapidement. Il a un délai de trois ans pour réclamer.

Plusieurs années après avoir acheté une maison, les occupants avaient découvert un certain nombre de lingots enterrés dans le jardin. Ayant déclaré le trésor aux autorités, ils soutenaien­t être de bonne foi et estimaient que les anciens propriétai­res de la maison n'avaient droit à rien car ils avaient laissé passer trois ans avant de se manifester.

Mais ils n'ont pas été jugés de bonne foi, ce qui a rendu la contestati­on indéfinime­nt possible. De plus, les anciens propriétai­res ont pu faire la preuve de leur propriété, grâce à l'histoire de la maison, à l'état de fortune de leurs grandspare­nts et à l'emballage utilisé, notamment.

La tentative de dissimulat­ion les a conduits à devoir restituer les lingots et la valeur de ceux qu'ils avaient vendus, ainsi que des intérêts de retard.

(Cass. Civ 1, 6.6.2018, S 17-16.091).

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