Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Manger pour vivre
Deux millions. C’est le nombre de personnes atteintes de dénutrition, aujourd’hui, en France.
Ce mal silencieux, paradoxalement en forte progression dans nos sociétés d’abondance, se définit comme «une perte de poids jusqu’à un seuil où les fonctions du corps s’altèrent». Un amaigrissement rapide, subit ou anormal est un signal d’alarme. On parle beaucoup de la dénutrition chez les personnes âgées, notamment dans les maisons de retraite ou à l’hôpital, mais cette pathologie concerne aussi les personnes atteintes de maladies chroniques ou en précarité, les adolescents et les jeunes adultes qui ont des troubles de conduite alimentaire, les enfants...
Le phénomène s’installe souvent petit à petit à la suite d’un choc psychologique, d’une maladie, d’un deuil. Tous les savoirs et toutes les solutions sont disponibles mais, faute de moyens et de prise de conscience, rien ne se fait. Devant l’ampleur du phénomène, un Manifeste de lutte contre la dénutrition a été rédigé par un Collectif et publié par les éditions du Bord de l’eau. La lecture de cet ouvrage permet de bien s’informer et de déceler parmi ses proches cette pathologie aussi fréquente qu’invisible. Et d’éviter des erreurs très courantes et aggravantes, telle que de forcer quelqu’un qui a perdu le goût de manger. La réponse à apporter est plus subtile. C’est d’abord une attention à l’autre et l’interrogeant sur ses envies. Car retrouver l’appétit c’est désirer vivre à nouveau. Parfois il suffit d’inviter à participer à la préparation du repas en prenant en compte les préférence, partager le plaisir de la dégustation d’un repas, en faire une fête.