Un manque de préparation

Si la hausse de la fiscalité du diesel est, à moyen terme, inévitable au regard des choix politiques en matière écologique, elle est brutale et absolument pas préparée. Votés sous Hollande, c’est aujourd’hui Macron qui en fait les frais, mais il aurait dû anticiper.

Passées quasiment inaperçues jusque-là, les taxes sur les carburants sont devenues d’un coup insupportables. Au point d’apparaître aujourd’hui comme un vrai point de fixation et le symbole d’un pouvoir dédaigneux des classes populaires et d’une France rurale qui souffre de son isolement. Cette réaction, l’exécutif l’avait peut-être senti venir mais il n’en avait pas vraiment mesuré la dimension

Se passer d’une voiture quand on habite à Paris ou une grande ville, c’est beaucoup plus facilement envisageable qu’en milieu rural ou périurbain. Sans alternatives crédibles, accessibles et variées au diesel, cette colère ne peut que perdurer. Surtout dans le contexte de l’après-nicolas Hulot où le gouvernement semble loin de tenir ses promesses en terme de transition écologique.

Les gilets jaunes d'aujourd'hui seront-ils les bonnets rouges d'emmanuel Macron ? Celuici l'a bien compris, il a tenté d'éteindre l'incendie tant bien que mal en début de semaine. Il est vrai qu'il est bien difficile de demander au citoyen lambda d'un village comme Parisot ou Montjoi de ranger sa voiture diesel quand la mobilité alternative n'existe pas, ni les trains, ni les bus, ni la moindre balise de recharge électrique à des lieues à la ronde. C'est bien le rappel à l'ordre des oubliés de la croissance et de la start-up nation qui rattrape Emmanuel Macron.