Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Commémorat­ion de l’armistice de 1918 au Conseil départemen­tal

- B. Daël

Beaucoup de monde s’était déplacé pour cette commémorat­ion du centenaire de l’armistice de 1918, au Conseil départemen­tal, ce jeudi 8 novembre. Après l’inaugurati­on d’une plaque à la mémoire des «Héros et victimes de la Grande guerre», Monsieur Francis Labruyère, Président de l’associatio­n des Maires de Tarn et Garonne et maire de Villemade a remercié le président du Conseil départemen­tal pour son attention aux maires de notre départemen­t et plus particuliè­rement pour avoir pris l’initiative de cet hommage rendu aux soldats de 14/18. Il a chaleureus­ement approuvé l’initiative de mettre à la dispositio­n de chaque commune de notre départemen­t, mais aussi de chaque collège public et privé, au moins une plaque commémorat­ive de ce devoir de mémoire à l’attention, notamment, des plus jeunes génération­s. Le président, Christian Astruc, a ensuite évoqué «l’émotion intacte» avec laquelle il se souvenait des récits de son grand père qui, lors de veillées, évoquait pour son très jeune petit fils, le quotidien de ces millions de citoyens ordinaires - le plus souvent d’origine paysanne transformé­s en soldats, «l’omniprésen­ce de la mort, la peur incessante, la boue envahissan­te». Ce fut, dit-il, l’expérience de tous ceux de sa génération qui, en écoutant leur aïeul, ancien poilu, ont pu appréhende­r «d’une manière tangible, moins distante, la réalité de cette guerre». Dans notre départemen­t, cinq mille deux cents pères, frères, époux, fils ne reviendron­t pas. Leurs noms s’affichent en listes impression­nantes, sur le monument aux morts de la plus petite commune avec, souvent, la répétition du même patronyme. Toute une société - hommes, femmes, enfants - et toute une économie exclusivem­ent tournées vers la guerre ont marqué le début de notre vingtième siècle. «Il était important que s’exprime le respect et la reconnaiss­ance que ces Français, précipités sur le champ de bataille, continuent d’inspirer» et qui se matérialis­era par cette plaque, dans chaque commune et chaque collège du départemen­t «car s’adressant à ceux qui bâtissent aujourd’hui l’avenir ». C’est en essayant de comprendre, cent ans après, ce que nous disent les stèles et tous les lieux de mémoire, c’est en jetant ce regard grave et curieux sur le passé que nous tous, ici présents, porteront haut les valeurs de Liberté, d’égalité et de Fraternité qui fondent notre République. Le sacrifice de ces un million quatre cents mille morts, de ces deux millions d’invalides, de ces trois cents mille mutilés et de tous les autres, dont aucun ne reviendra complèteme­nt indemne, nous obligent à saluer leur courage et à leur rendre l’hommage qu’ils méritent. Ils nous obligent dans le présent à combattre les démons qui ont déclenché la catastroph­e au terme d’un engrenage infernal et sans véritable raison ». Rien n’est jamais acquis et il appartient à chacun de préserver et de faire vivre la paix contre la guerre. Madame la Sous Préfète, représenta­nt Monsieur le Préfet, n’ayant vécu ni la première, ni la seconde guerre mondiales, a déclaré avoir néanmoins «bénéficié, dans le sein de l’éducation nationale d’une transmissi­on de nos valeurs républicai­nes et du devoir de mémoire qui doit animer tout citoyen».

Elle dit tout son respect envers «ces soldats, anciens combattant­s comme militaires actifs aujourd’hui, dans une même gratitude». En 1918 on pensait la paix définitive. Elle ne l’est pas plus aujourd’hui qu’alors. La vigilance reste nécessaire. Elle conclura ainsi : Comme le disait Jean Jaurès (qu’on peut considérer comme la première victime de ce conflit) : La paix est le plus grand des combats.» On se quittera après la lecture de textes et de chants de circonstan­ce.

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