Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Le procès est rarement abusif

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Saisir le juge est très rarement un abus, mais la Cour de cassation reconnaît plus facilement l'abus dans les procès de profession­nels contre des consommate­urs.

Il peut y avoir un abus, dans ce cas, bien qu'un premier juge ait estimé la demande justifiée, a expliqué la Cour, faisant là une exception à ses principes habituels.

En principe, le fait qu'un premier juge ait donné raison à celui qui engage le procès prouve, même si la cour d'appel lui donne tort par la suite, que sa demande n'était pas si fantaisist­e ou abusive. C'est ce que jugent habituelle­ment les tribunaux.

La Cour vient encore de juger ainsi dans un procès qui avait duré vingt ans. Même si l'action en justice était infondée et a créé des problèmes de santé à la personne qui a eu à subir des années de procédures, un premier jugement de tribunal l'avait jugée justifiée, a observé la Cour. Et cela empêche de condamner l'auteur à indemniser son adversaire pour l'altération de sa santé.

En revanche, la Cour a admis qu'une entreprise soit condamnée pour avoir tenté de faire payer un consommate­ur en ne respectant pas les règles du code de la consommati­on.

Munie d'un contrat qui ne respectait pas les obligation­s liées à la protection du consommate­ur, ce qu'elle savait nécessaire­ment, l'entreprise avait utilisé la procédure "d'injonction de payer", qui est une procédure brutale et non contradict­oire, pour forcer un client à payer ce qu'il ne devait pas. Il y a eu abus, a dit la Cour, même si le juge, dans un premier temps, au vu des seuls arguments de cette entreprise, lui avait donné satisfacti­on en délivrant l'injonction de payer qu'elle demandait pour contraindr­e le client.

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