Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Insupporta­ble

- Alain Paga

En sortant de chez elle, il y a quelques jours, Mathilde a découvert une énorme crotte de chien, juste devant sa porte d’entrée. Placée, comme fait exprès, pour qu’elle y marche.

Ce qui est arrivé. Elle a dû aller changer de chaussures (qu’elle a ensuite eu beaucoup de mal à nettoyer) puis enlever la «chose». A deux policiers municipaux qui passaient par là, elle a expliqué qu’elle trouvait ce genre de «cadeau» une ou deux fois par semaine, apparemmen­t de la part du même animal. Hasard ou malveillan­ce à répétition ? Etait-il possible de déposer plainte ? Non, mais elle pouvait faire une main courante, utile en cas de flagrant délit. Car il existe bien une amende concernant les propriétai­res de chiens indélicats, mais seulement s’ils étaient pris sur le fait. Des patrouille­s étaient organisées, avec peu de résultats.

Avoir un chien en ville suppose de faire en sorte qu’il soit accepté par les autres. Et de s’organiser pour que sa présence ne devienne pas insupporta­ble, y compris à ceux qui aiment les bêtes. C’est aussi respecter les employés municipaux qui, au final, ont la corvée de nettoyer. Pour que votre chien soit le bienvenu, il faut ramasser ses déjections. C’est obligatoir­e, même dans le caniveau. Et ce n’est pas très compliqué, il suffit de prévoir quelques serviettes en papier ou un sachet en plastique.

De plus en plus de villes prennent des arrêtés municipaux pour verbaliser. Dans une ville du nord, à La Madeleine, le flagrant délit coûte 110 euros (A Etaples c’est 335 euros). Mais celui qui promène son chien en ville sans avoir sur soi de quoi ramasser ses crottes est passible d’une amende de 38 euros. Et 68 euros si vous ramassez et jetez le sac n’importe où. Il faut le mettre dans une poubelle. A Valence dans la Drôme c’est 365 euros. A Paris on peut arriver à 450 euros. Avec seulement 2000 contrevena­nts l’an dernier, alors qu’on compte 10 tonnes de crottes par jour pour les 200 000 chiens de la capitale.

À Dresde, en Allemagne, on répertorie L’ADN des chiens, contraints de faire don d’un peu de salive, afin de retrouver le propriétai­re d’une crotte abandonnée sur un trottoir. Celui-ci devra payer une amende pouvant aller de 200 à 600 € afin de couvrir les frais d’analyse. Ce procédé révolution­naire a déjà été testé en Israël. Il serait envisagé en Suisse et en Italie.

Revenons en France. A Saint-gilles-croix-devie, en Vendée ou vient de se créer le Comité Anti Crottes Animales (Caca). Ça vous fait rire ? C’est le but, bien que l’affaire soit très sérieuse. Le sujet est régulièrem­ent évoqué par les habitants dans les réunions de quartier où l’initiative fait un carton. Mais il faudrait que les distribute­urs de «canipoches» soient plus nombreux, plus régulièrem­ent approvisio­nnés, à proximité de poubelles.

La meilleure solution reste de faire appel au civisme des gens, comme le recommande la revue 30 milions d’amis. Qu’il y ait des canipoches ou pas, rien n’empêche les gens de partir de chez eux avec un sac ou un mouchoir…

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