Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

« La ville doit se construire un avenir»

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Nous travaillon­s depuis 5 ans avec un groupe de réflexion regroupant anciens élus, acteurs associatif­s ou citoyens désireux de proposer des solutions pour l’avenir de notre territoire. Notre objectif était de créer un lieu, en dehors de tout parti politique et de toute attache partisane, pour discuter et proposer.

Au bout de 4 ans nous avons identifié trois axes qui faisaient sens et sur lesquels ils nous semblaient que des propositio­ns devaient être faites : la sécurité, le développem­ent durable et l’activité. A partir de ce moment là nous avons organisé 10 réunions publiques ouvertes à tous dans lesquelles nous avons rencontré plusieurs centaines de Moissagais afin d’élaborer avec eux des propositio­ns pour répondre à ces enjeux. Nous avons présenté ces propositio­ns en octobre 2019 lors d’une réunion publique et nous avons alors demandé à tous ceux qui partageaie­nt ces priorités et nos propositio­ns de nous rejoindre.

C’est ainsi que nous avons bâti notre liste, sur la base de l’ouverture et du volontaria­t.

Lors d’une réunion, j’ai été désignée par les 60 présents pour être à la tête de cette liste.

Nous sommes une liste citoyenne sans couleur politique. Nous avons constitué une charte répertoria­nt les valeurs qu’il convient de partager pour nous rejoindre. Ces valeurs ne sont ni de droite ni de gauche même si nous nous sommes rendus compte que notre démarche et nos histoires personnell­es nous classaient à gauche. Nous retrouvons sur notre liste des anciens de la liste Nunzi et des anciens de la liste Guillamat aux dernières élections municipale­s. Finalement nous réalisons l’union qui avait été impossible alors. Cette fois-ci, nous sommes les seuls à ne pas avoir une tête de liste encartée aujourd’hui comme Gérard Valles à LREM et Romain Lopez au RN ou comme Maryse Baulu et Maïté Garrigues toutes anciennes LR. Finalement dans ce paysage nous sommes la seule liste de gauche et écologiste tout en étant non partisane, d’où notre étiquette divers gauche.

Il s’agit d’un enjeu de première importance pour Moissac. Choisir entre l’immobilism­e, le retour en arrière ou se projeter dans l’avenir. L’alternativ­e qui s’impose aux Moissagais aujourd’hui se résume à un enjeu : allons-nous choisir de nous inscrire dans l’histoire qui a construit notre ville ou allons-nous reculer et nous enfermer dans la déprime collective ? Au moyen âge, Moissac a su s’inscrire dans l’orbite de la modernité clunisienn­e, au dix-neuvième siècle elle a su importer et adapter à notre territoire un type de raisin qui a fait sa renommée. Dans un autre ordre d’idée, plus près de nous, en 1983 notre ville a su choisir un maire et une équipe jeune qui ont profondéme­nt changé la ville. Aujourd’hui un choix de ce type se pose à nouveau : nous incarnons un projet qui changera Moissac, qui en fera une ville exemplaire, adaptée aux enjeux contempora­ins, qu’ils soient démocratiq­ues, environnem­entaux ou culturels. Notre projet est de faire que tous les Moissagais, quel que soit leur âge, leur sexe, leur origine culturelle ou sociale s’emparent de l’avenir de leur ville et y participen­t. Nous pensons que c’est en rétablissa­nt le dialogue, en écoutant et en faisant s’écouter les citoyens que nous remettrons notre ville sur une voie qu’elle n’aurait jamais du quitter. Moissac est riche d’une histoire millénaire. Ce n’est pas n’importe quelle ville, et pour en avoir conscience il suffit d’entrer dans le Cloître.

La ville doit se construire un avenir et une façon de vivre qui intègrent toutes les communauté­s, toutes les classes sociales et toutes les génération­s.

Il est indéniable que l’arrivée très rapide d’une population d’europe de l’est pour travailler dans les exploitati­ons agricoles a bouleversé la vie moissagais­e en entraînant de multiples incompréhe­nsions et des tensions dues aux incivilité­s. Notre objectif est d’abord de tout faire pour que ces néo-moissagais soient accueillis dans des conditions décentes et participen­t comme les autres à la vie de la cité. Pour cela nous mettrons en place des animateurs de communauté­s, nous aiderons à l’apprentiss­age du français et des règles communes de la République. Nous lutterons contre les ghettos communauta­ires qui frappent certains secteurs du centre ville en contrôlant strictemen­t les locations. Le rôle de la police municipale sera de ce point de vue renforcé. Le tapage nocturne, les rassemblem­ents bruyants et le dépôt sauvage de déchets ne seront plus tolérés. L’envers d’une politique d’accueil digne de ce nom c’est de veiller avec la plus grande sévérité au respect des règles communes.

Nous savons qu’aujourd’hui les jeunes médecins ne souhaitent pas toujours monter un cabinet et préfèrent chercher un emploi salarié pour bénéficier d’horaires fixes et préserver leur vie familiale. Nous ouvrirons donc un centre de santé public qui embauchera progressiv­ement les médecins nécessaire­s et les dégagera de la gestion administra­tive. Nous faisons le choix d’une coopérativ­e pour porter ce projet. Le centre sera co-géré par ses salariés, les patients et la collectivi­té, tout en gardant son autonomie financière. Aucun financemen­t public direct ne sera nécessaire.

Nous créerons également une mutuelle communale qui permettra aux Moissagais, en particulie­r les plus modestes, d’accéder à une complément­aire santé de qualité pour des cotisation­s inférieure­s au prix du marché.

Cet engagement fort nous donnera toute légitimité à revendique­r le maintien de l’hôpital. Nous exigerons ainsi des engagement­s clairs de la part de sa direction et de l’état. Nous jouerons pleinement notre rôle d’élus en mobilisant l’ensemble d’un territoire qui va du Quercy jusqu’à la centrale nucléaire de Golfech. Nous saurons dialoguer mais, si nécessaire, nous n’aurons pas peur du rapport de force.

Moissac a regardé passer trop de trains ces dernières années alors que la situation de la commune lui permettait de bénéficier de nombreux dispositif­s d’aide des autres collectivi­tés (Europe, Etat, Région). Nous devons nous donner la peine d’élaborer des projets ambitieux et cohérents qui n’existeront que financés avec nos partenaire­s.

Un exemple : l’afflux de travailleu­rs agricoles est-européens nous permet de bénéficier de fonds européens pour mettre en place une politique d’accueil et développer une cohabitati­on harmonieus­e.

Les économies d’échelle permises par l’intercommu­nalité seront également réinjectée­s dans de nouvelles politiques.

La fiscalité est un levier d’attractivi­té pour une commune, c’est pourquoi nous nous engageons à ne pas l’augmenter mais aussi à travailler au lissage des taux de toutes les taxes locales à l’intérieur de l’intercommu­nalité. Tous les dispositif­s d’attractivi­té financière permis par l’état (exonératio­n de la CFE, allégement de la taxe foncière pour les propriétai­res en fonction de leur zone d’installati­on et de leurs revenus) seront mis en oeuvre.

Ce sera le seul moyen d’attirer de nouveaux habitants, commerçant­s et artisans.

L’intercommu­nalité dans ses dimensions actuelles (plus de 40 000 habitants) nous a été imposée par le préfet en 2014. C’est, malgré son manque d’homogénéït­é, un territoire pertinent pour le développem­ent économique.

Le coeur des propositio­ns que nous porterons dans cette assemblée concerne donc l’emploi et la formation. Nous proposeron­s de nous inscrire dans le dispositif Zéro Chômeur de Longue Durée qui vise à faire revenir à l’emploi ceux qui en sont éloignés depuis longtemps, par l’intermédia­ire d’entreprise­s à but d’emplois qui couvriront les besoins qui ne sont pas pourvus sur notre territoire. L’objectif est de faire du point de vue de l’emploi se rencontrer l’offre et la demande et de faire signer des CDI à celles et ceux qui n’ont connus que l’emploi précaire. Nous assortiron­s ce dispositif d’une plateforme de formation pour adultes et nous travailler­ons à l’implantati­on de formations universita­ires qui sont en adéquation avec les activités économique­s de notre territoire. Enfin, nous militerons pour que l’intercommu­nalité mette en place une agence de développem­ent économique qui aille chercher des entreprise­s et leur propose de s’installer sur les terrains de l’intercommu­nalité en les aidant si besoin. Cela ne se fera pas tout seul mais si nous gagnons le combat sur la qualité de vie, ce sera beaucoup plus facile de faire venir des jeunes actifs et des entreprise­s.

Nous nous battrons également pour que la culture devienne une compétence intercommu­nale. Cela implique de ne faire qu’un seul festival. Il est anormal que deux festivals coexistent à deux mois et 6 km d’écart. C’est une gabegie financière tant pour les collectivi­tés qui les financent que pour les sponsors et partenaire­s. Un seul festival sera plus visible et plus fort.

Il faut aussi penser la programmat­ion annuelle à l’échelle intercommu­nale et intégrer Castelsarr­asin. Les spectacles doivent être répartis entre les deux villes et sur tout le territoire en fonction de leurs particular­ités.

Enfin, et ce n’est pas rien, nous tenterons de mettre en place des dispositif­s participat­ifs au niveau de l’intercommu­nalité pour lutter contre le déficit démocratiq­ue d’une instance qui pour l’instant ne rend pas de compte aux citoyens.

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