Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Accrochages entre commerçants et gilets jaunes
De Montpellier à Nantes, quelques centaines de «gilets jaunes» ont bravé l’interdiction de manifester en ce premier samedi postconfinement, les forces de l’ordre procédant souvent à des verbalisations.
Dans la capitale de l’occitanie, Toulouse, commerçants et gilets jaunes se sont fait face. Soutenus par le maire LR Jean-luc Moudenc, des commerçants entendaient dire «qu’il est irresponsable de la part des gilets jaunes de manifester avec les risques de contamination et irresponsable de bloquer les commerces, qui sont sous assistance respiratoire», selon Philippe Léon, d’une association de commerçants du centre-ville.
Pour Christophe Castaner, le ministre de l'intérieur, «dans cette période où nous devons accompagner la reprise économique et une forme de liberté pour nos concitoyens, ceux qui veulent entraver le commerce, doivent comprendre que ce n’est pas forcément le moment de s’exprimer ainsi».
Plus généralement, la reprise divise les syndicats. « Produire d’abord, revendiquer ensuite. » C’était le slogan de la CGT en décembre 1944. La centrale de Montreuil n’en fait plus une priorité. L’accent est aujourd’hui mis sur la santé. Un argument imparable à l’heure de la Covid-19. Son secrétaire général en fait une nouvelle ligne de front face au gouvernement.
Comme Jean-luc Mélenchon condamnant la violence tout en appelant à l’insurrection, Philippe Martinez cultive l’ambiguïté. Le recentrage amorcé par Bernard Thibault, l’un de ses prédécesseurs, n’est plus qu’un lointain souvenir.
Si le mythe révolutionnaire l’a emporté, la CGT n’a pas tranché pour le reste. Si elle durcit le ton, c’est pour mieux masquer ses failles. Ses bastions s’érodent, ses troupes vieillissent. Le choix d’occuper la rue et de multiplier les manifestations depuis le début du quinquennat d’emmanuel Macron ressemble à une fuite en avant.