Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Le second tour aura finalement lieu le 28 juin
Fin du suspense : le second tour des élections municipales aura lieu le 28 juin, a tranché vendredi Édouard Philippe, en "assumant" avec force son choix de faire reprendre sans plus tarder "la vie démocratique", malgré des divergences vives jusque dans sa majorité.
En faisant le choix d'un deuxième tour dès la fin juin, Édouard Philippe entend faire que "la vie démocratique reprenne ses droits", en se prévalant d'un avis du Conseil scientifique qui estimait possible la tenue du scrutin à cette date, malgré des craintes toujours vives d'une reprise de l'épidémie de coronavirus.
Le ministre de l'intérieur, Christophe Castaner, a pour sa part précisé que les électeurs devraient porter un masque dans les bureaux de vote, car ce second tour ne doit pas "devenir un facteur de circulation du virus".
"Il conviendra donc de faire campagne différemment", a-t-il encore souligné, en évoquant "le respect systématique des gestes barrière" et la nécessité de "privilégier les campagnes numériques".
Le second tour des municipales, prévu le 22 mars, avait été reporté pour cause d'épidémie du nouveau coronavirus. Le premier tour le 15, à la veille de l'annonce du confinement, avait été marqué par un bond massif de l'abstention, qui avait dépassé 55% des électeurs.
Les partisans d'un deuxième tour rapide faisaient valoir la nécessité d'installer les exécutifs locaux qui ont la main sur la commande publique, cruciale dans la relance du pays.
Un report au-delà du mois de juin aurait par ailleurs obligé à reprogrammer l'intégralité du scrutin (1er et 2e tours) dans les 5.000 villes concernées, alors même que le Conseil scientifique a considéré que la tenue d'un seul tour présentait moins de risques sanitaires que deux.
L'enjeu politique est grand: le maintien du premier tour, malgré la fermeture des restaurants et bars et deux jours avant le confinement généralisé, avait suscité d'immenses critiques.
Depuis, une étude conduite par des statisticiens et épidémiologistes a contesté que le maintien du premier tour ait contribué à propager le virus.
L'opinion demeure toutefois sceptique: selon un sondage présenté en début de semaine au Premier ministre sur la tenue du second tour fin juin, 49% des répondants étaient pour, 49% contre.
En "assumant" ce choix d'un deuxième tour rapide Edouard Philippe entend également abattre une carte politique, sur fond de régulières rumeurs de remaniement et dans une équation personnelle compliquée au Havre, où la liste qu'il conduit est en balottage incertain.