Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Jean-francis Sahuc sur le départ : mission accomplie

Il a terminé sur les chapeaux de roue et laisse sa place à son successeur.

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Sur une table d’appoint, il a disposé une douzaine de chemises, soigneusem­ent étiquetées et alignées : Jean-francis Sahuc met un point d’honneur à transmettr­e avec le maximum de rigueur les dossiers en cours à celle qui va lui succéder. Un passage de consignes dans les règles de l’art, de chef de poste descendant à chef de poste montant. « Je ne veux pas qu’on me reproche quoi que ce soit à cet égard… ». Sans doute garde- t-il le souvenir amer de sa propre entrée en fonctions : un bref échange glacial de quelques minutes à peine avec son prédécesse­ur, dans un bureau vide de toute substance, suite «logique» d’une campagne électorale à couteaux tirés avec celui qui dirigeait la commune depuis un quart de siècle.

« Peu de temps avant sa mort, dit-il, mon homonyme Jean Sahuc, ex maire de Molières, m’avait convaincu de me présenter, m’assurant que mon adversaire n’était pas imbattable. On sentait dans la population un réel désir de changement ». Et voilà comment, à peine sorti d’une longue carrière au service de la nation, le néoretrait­é militaire allait se mettre à celui de sa «petite patrie», après une victoire inattendue mais sans bavure. Servir, toujours servir…

Rompu au métier des armes, il avait à découvrir celui de premier magistrat. «Il n’y a pas d’école des maires» lui avait lancé son rival. Qu’à cela ne tienne : s’appuyant sur son vécu aux quatre coins du monde dans des situations tendues ou dramatique­s et sur son expérience du commandeme­nt il allait se plonger avec applicatio­n dans ses nouvelles fonctions, avide d’en connaitre tous les rouages et toutes les subtilités.

La victoire à peine fêtée, voilà le capitaine au long cours confronté à une sédition au sein de son équipage:» Une mutinerie lamentable et totalement incongrue, racontent deux de ses fidèles «lieutenant­s», qui n’a fait honneur ni à ses instigateu­rs ni à ceux qui les ont suivis. Nous ne l’aurions pas soutenu s’il n’avait pas été d’une intégrité morale irréprocha­ble et ne s’était pas montré à la hauteur de sa fonction». Au final, après dissolutio­n du conseil municipal, J.F. Sahuc, à la tête d’une liste rénovée remportera neuf mois plus tard et pour une poignée de voix les nouvelles élections.

A l’heure de passer le relais, c’est avec une légitime satisfacti­on qu’il évoque le bilan de sa mandature: «Malgré ce faux départ, nous avons réalisé toutes les promesses de notre profession de foi et même audelà, le tout sans augmenter les impôts et avec un taux d’endettemen­t inférieur à ce qu’il était en début d’exercice. Mais l’une de nos plus grandes fiertés est d’avoir vu s’accroître le nombre d’habitants et le nombre d’enfants à l’école, 102 élèves étant d’ores et déjà inscrits pour la prochaine rentrée, preuve que la commune a gagné en attractivi­té.»

Prolongé dans ses fonctions par l’arrivée du coronaviru­s, il a terminé sur les chapeaux de roue, usant de son expérience profession­nelle pour gérer avec toute la rigueur nécessaire la crise sanitaire à l’échelon local. De quoi donner des regrets à ses supporters, déçus qu’il n’ait pas souhaité solliciter un nouveau mandat. «Demeurant désormais à Montauban, je n’aurais pu me consacrer à la commune comme je l’ai fait pendant six ans, s’excuse-til… ». Il se retire avec le sentiment, partagé par son équipe, d’un devoir bien accompli. L’histoire, qui nous juge toujours à l’aune de nos actions, ne devrait pas leur donner tort…

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 ??  ?? En paix avec sa conscience...
En paix avec sa conscience...
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Dossiers en cours

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