Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Les gens ont besoin de se faire plaisir
L’utilisation de la carte bancaire est recommandée, les paniers et les terminaux de paiement sont désinfectés entre chaque client, des parois de plexiglas sont installées devant les caisses. Du gel hydroalcoolique est versé dans les mains des clients à l’entrée, le port du masque est souvent obligatoire et l’accès aux cabines d’essayage parfois condamné. Le nombre de clients est limité, un sens unique de circulation évite de se croiser et des annonces dans les hautparleurs rappellent les gestes barrières.
L’ambiance dans les commerces qui ont pu rouvrir n’est évidemment plus la même qu’il y a deux mois, juste avant le confinement.
UN PANIER MOYEN À LA HAUSSE
Dans les commerces, le panier moyen des clients est passé à la hausse, environ 20 % selon les commerces. Jardinage, alimentaire, cosmétiques, bricolage, peinture, produits d’entretien… « On a senti une réelle joie des clients. On s’est manqué ! »
Le mobilier de jardin est part très vite. Dans le centreville de Montauban, les pavés des rues piétonnes sont de nouveaux battus par les consommateurs. Fabienne accueille avec du gel hydroalcoolique et un petit cintre préalablement désinfecté, qui permet de compter le nombre de personnes : « Les vêtements sont remboursés et échangés pendant deux mois », leur précise-t-elle. Ce délai doublé compense la fermeture d’une cabine d’essayage sur deux.
« Nos cabines sont désinfectées après chaque passage et les vêtements essayés sont laissés sur un portant pour désinfection », liton sur une affichette.
Les gens sont heureux, on sent le besoin d’acheter. Après deux mois chez eux, surtout en appartement, ils ont besoin de se faire plaisir.
Mais certains commerces tirent la langue, comme les chausseurs, moins fréquentés.
« Après les gilets jaunes et les grèves, c’est un choc supplémentaire », soupire ce commerçant, entre deux distributions de gel aux clients de sa petite boutique. « On ne sait pas si le retour à la normale se fera. Oui, j’ai peur de fermer, de faire faillite. On a des crédits importants. Mais on s’accroche ! »