Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

« Tous les voyants sont au rouge »

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Le tribunal judiciaire de Montauban a prononcé une peine de 6 mois de prison avec sursis à l’encontre de Jean. Ce jeune homme a été condamné principale­ment pour des faits de violences et menaces sur son ex compagne sur laquelle il a été constaté un traumatism­e qui a nécessité 6 mois de soins, une anxiété permanente, des phénomènes d’évitement, une psychosoma­tisation, des pertes de sommeil et des cauchemars.

La conclusion de faits qui ont duré des mois durant lesquels Kalie*, une lycéenne de 17 ans, a du subir la main-mise de son compagnon. Une histoire de violences conjugales par étapes progressiv­es où il a commencé à l’isolé en lui faisant supprimer tous les contacts masculins de son portable. Ensuite il a critiqué ses tenues vestimenta­ires, son maquillage, son rouge à lèvre jusqu’à l’insulter lorsqu’elle part au lycée où, selon ses dires, elle « va faire la pute ».

C’est après que commencent les violences et les menaces de mort qui lui sont proférées dans une boite de nuit parce qu’elle a parlé avec un homme qui l’aborde. Le début de 7 mois de douleur avec, à deux reprises, des pratiques sexuelles non-consenties « des tentatives qui s’arrêtent seulement parce que sa compagne est en pleur (…) ce n’est pas la prendre comme sujet mais comme objet » accuse Me Isabelle Schoenacke­r-rossi, l’avocate de la jeune fille, « Il lui dit que c’est à cause d’elle s’il est dans cet état, c’est à cause d’elle s’il va être violent ».

Il la rabaisse en permanence « Tu es trop nulle, tu ne vaux rien » et comme elle pleure tous les jours parce qu’elle tient toujours à lui, alors il ne va pas modifier son comporteme­nt et cela se poursuit crescendo « Quand elle part au Portugal avec sa famille mais sans lui, il l’appelle plusieurs fois et menace de bruler la maison. Il l’empêche aussi de dormir la nuit… » tout ceci se déroule en milieu clos, dans son entourage on ne se doute de rien, même pas ses parents alors qu’elle vit sous leur toit. Elle était prise dans un système qui capte complèteme­nt la volonté et domine la victime.

Et puis il y a cette soirée du 27 novembre 2019 à Génébrière­s avec, cette fois-ci, des témoins. Après des insultes au sujet de sa tenue vestimenta­ire dans une soirée entre amis, il la saisie par les cervicales, la pousse contre un mur et la menace de mort. Ensuite il la tire par les cheveux jusqu’à la voiture, lui ordonne de monter et menace encore « je vais tuer ton père, ta mère ». La jeune fille est en pleur mais son calvaire ne s’arrête pas là, arrivés à la maison, il la saisi par les cervicales, ils s’enferment dans sa chambre « Pardonne-moi, tu comprend pourquoi je fais tout ça ». Et pour terminer, dans les jours qui suivront il va passer au chantage au suicide, va la chercher à la sortie du lycée et tente de la frapper à nouveau mais cette fois-ci elle a réussie à s’échapper et décide d’expliquer la situation à ses parents pour enfin porter plainte.

Du haut de ses 23 ans, Jean a tendance à banaliser les faits, reconnait toutefois les violences de Génébrière­s mais pas celles des Guinguette­s. Il estime ainsi avoir été manipulé.

Si bien que Mme la procureur parlera de « Maladie possessive (…) tous les voyants sont au rouge car il est convaincu encore aujourd’hui que s’il a fait çà, c’est à cause d’elle».

Les juges suivront les réquisitio­ns du ministère public avec une obligation de soin, de travailler, l’interdicti­on d’entrer en contact, d’indemniser la victime et d’effectuer un stage de prévention des violences sexistes et sexuelles au sein du couple.

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