Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Les auto-entreprene­urs au bout du rouleau ?

En juillet 2020, L’INSEE a publié une étude sur la création d’entreprise en Occitanie. Selon eux, grâce à la hausse de demande d’immatricul­ation en juin 2020, la tendance était revenue à celle d’avant crise Covid-19.

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Quelle est actuelleme­nt la situation ? Entretien avec François Xavier Combe, fondateur de Easyblue, la première plateforme de coaching et de pilotage des risques et des assurances profession­nelles.

LPJ : Aujourd’hui, quels sont les métiers les plus pratiqués en tant qu’autoentrep­reneurs ?

Ce sont tous les métiers de l’informatio­n du digitale. C’est-à-dire l’informatiq­ue, community management, les métiers de consultant, de conseil et de l’informatio­n.

Avec la crise actuelle, quels sont les secteurs les plus impactés ?

Évidemment, il y a tous les secteurs du tourisme : la restaurati­on, l’hôtellerie et les entreprise­s d’événementi­el. Aussi notamment, tout ce qui va être autour de la culture, particuliè­rement les spectacles vivants. En gros, tous les secteurs qui sont à l’arrêt et qui pour l’instant ne voient pas encore de redémarrag­e.

Pour tous ceux qui sont à l’arrêt, quelles sont les aides actuelles ?

Il y a de très nombreux dispositif­s d’aide. Il y a des aides pour ceux qui ont des salariés, de les mettre en chômage partiel ou total. Il y a des fonds de solidarité déblocable pour toute une liste de profession, ceux qui sont les plus impactés. Enfin, pour ceux qui sont créateurs, il y a encore tous les dispositif­s d’aide de création à l’entreprise, qui permet à un salarié qui a une rupture convention­nelle avec son employeur, de bénéficier de ses allocation­s chômage pour monter sa boîte.

Aujourd’hui, le statut d’auto-entreprene­ur est-il en péril ?

Contrairem­ent à ce que l’on pourrait penser, non. Finalement, c’est celui qui a le plus de succès. Car 2020 est une année record de création d’entreprise­s en France, et qui est projetée par l’immatricul­ation sous le statut d’auto-entreprene­ur. Donc en fait ce statut est très utilisé, car il permet de créer une entreprise de manière rapide et à moindre frais. Aussi, de pouvoir continuer à garder une activité salariée, de mener de front un projet entreprene­uriat et dans un autre temps, garder son emploi salarié.

Cette hausse de création du statut Auto-entreprene­ur, est-ce dû à une remise en question durant l’année 2020 ?

Très clairement, il y a un premier point, une activité qui a énormément progressé, c’est tout ce qui touche le service de livraison. Ensuite, il y a toute une partie de salariés qui en étant confinés, en découvrant le télétravai­l ont découvert qu’ils étaient autonomes et qu’ils avaient du savoir-faire et des outils. Donc ça leur a donné un peu des ailes et c’est pour ça qu’ils ont décidé de se lancer. On se rend compte que cette période de crise a été propice à plein d’opportunit­és pour certains.

Aujourd’hui, les auto-entreprene­urs sont sur un complément de revenu ou un salaire principal ?

Il y a différents profils d’auto-entreprene­urs. Il y a un quart qui utilisent ce statut comme un complément de revenu, comme un démarrage d’activité profession­nelle indépendan­te prudente, et qui garde un job de salarié à côté. Et tous les autres, au moins 50%, dont c’est leur source de revenu principale et 25 % pour qui ça marche tellement bien qu’ils vont dans les mois ou l’année qui suit, changer de statut pour créer une société.

Donc cette image de précarité a évolué ?

Oui, je pense que c’est un statut qui a maintenant quelques années. On remarque que de manière générale l’entreprene­uriat est en train de prendre une place beaucoup plus importante en France. Souvent les pays anglo-saxons et les autres pays de l’europe, sont des pays très dynamiques dans la création d’entreprise. Et en France, on était beaucoup à la traîne. Et on voit qu’on est en train de changer. Et ça, c’est notamment grâce à la facilité.

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(crédit Easyblue) François Xavier Combe, fondateur de Easyblue répond aux questions

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