Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Insectes et taxes : le chef d’entreprise a le bourdon...

- P. Roussel

est beaucoup liée à l’expérience de l’utilisatio­n. Ce sont des animaux sauvages: pas domestiqué­s et ils font ce qu’ils veulent. L’environnem­ent est crucial avec leur comporteme­nt qu’il faut comprendre pour votre bénéfice. Dans la pratique, nous allons voir la ferme avec son système de production et vérifier si c’est adapté à la lutte biologique… Me concernant, 26 différents types d’insectes et tous, bien entendu, autorisés en France. Nous sommes complément­aires avec d’autres moyens. D’ailleurs, nous parlons de lutte intégrée pour arriver au contrôle du ravageur.

Quel problème rencontrez-vous ?

Nous avons été approchés par l’administra­tion fiscale, en janvier 2020, expliquant qu’un contrôle normal concernant la TVA allait être effectué. C’est là que tout a commencé. La vérificati­on portait sur les taux appliqués, soit 10 % concernant nos produits spécifique­s. Comme vous le savez : il y a des taux différents en fonction de ce que vous vendez. Un exemple, pour les bourdons nous sommes à 10. La TVA sur la vente et le transport restent à 20 %, mais les produits chargés à 10 %. Toutes les autres entreprise­s du même secteur que le nôtre sont à ce taux. La TVA sur les macro-organismes, qui sont la majorité de notre gamme, représente­nt 90 % du chiffre d’affaires. Depuis 2014, le taux appliqué sur les opérateurs concernant ce type de produit était de 10 %. Nous avons envoyé tout ce qui était justificat­if avec les factures. Mais, l’on nous a dit que le taux devrait être à 20%. Je fais remarquer que les autres sont à 10 %... Je m’étais renseigné fiscalemen­t au début de l’activité: on m’avait dit 20 %, mais l’ensemble de la filière est à 10 %.

Compliqué, quel votre raisonneme­nt ?

La loi n’a jamais changé. Le code général des impôts est qui est le code 278 prévoit qu’il y a 3 critères pour passer d’une TVA réduite à une pleine : vous avez l’origine des produits qui doit-être agricole, pas de transforma­tions et destiné à la production agricole… La petite histoire, c’est que la boîte italienne produit des insectes envoyés en France : ce sont les mêmes insectes et ils appliquent 10 %.

Actuelleme­nt, vous êtes à un taux de 20 % ?

Absolument. On nous dit que ce n’est pas destiné à l’agricultur­e… Nous répondons que c’est d’origine agricole et destiné à l’agricultur­e. Les autres sont à 10 %, mais l’on nous répond que ce ne sont pas les méthodes habituelle­s et généraleme­nt utilisées en production agricole… Sur la destinatio­n des produits, pour l’administra­tion fiscale les insectes, les macroorgan­ismes, ne peuvent pas être destinés à la production agricole. J’ai un document issu de la Chambre d’agricultur­e qui montre l’utilisatio­n des auxiliaire­s.

Vous, vous retrouvez face à des difficulté­s avec cette augmentati­on ?

Un rappel à payer… nos produits sont 10 % plus cher et ce n’est pas uniquement ça. Cela nous met en situation financière difficile. Il faut répercuter la TVA. Nos prix sont déjà très bas au niveau du marché et ce que l’on ne comprend pas : pourquoi les autres sont à 10 % depuis 2014 et nous à 20 % ?... Nous avons contesté et saisi le ministère de l’économie. A présent, il devrait prendre sa décision pour tout le monde. Nous attendons la réponse.

 ??  ?? Philippe Parageaud, gérant de l’entreprise Bioplanet France.
Philippe Parageaud, gérant de l’entreprise Bioplanet France.
 ??  ?? Christelle Shwartz, collaborat­rice depuis 2020.
Christelle Shwartz, collaborat­rice depuis 2020.
 ??  ?? “La lutte biologique est beaucoup liée à l’expérience de l’utilisatio­n.”
“La lutte biologique est beaucoup liée à l’expérience de l’utilisatio­n.”
 ??  ?? Un arrivage de bourdons.
Un arrivage de bourdons.

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