Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Le Pen , Mélenchon… le vote sanction

-

Sentiment d’abandon, perte de confiance dans la classe politique, peur de l’immigratio­n, vote sanction...

D’abord, ce chiffre: 53 166. C’est le nombre d’électeurs tarn-et-garonnais qui ont voté pour Marine Le Pen, au second tour de l’élection présidenti­elle de 2017. Parmi eux, Michel, 70 ans, : «J’ai toujours voté Marine Le Pen», appuie-t-il. Un fidèle électeur frontiste, donc. Mais pour cette fois, il hésite avec Eric Zemmour. La candidate RN l’a «un peu déçu» lors du débat de 2017 face à Emmanuel Macron. «Elle s’est emportée d’un seul coup… mais j’ai voté quand même pour elle.

Mais rien n’est encore joué, il attend de voir ce que propose Mélenchon sur l’accueil des immigrés. C’est son critère : «Les migrants, on doit arrêter. Les Ukrainiens, je suis d’accord, il y a la guerre chez eux. Mais il y en a déjà bien assez, ce n’est pas la peine d’en reprendre d’autres.»

C’est peu ou prou ce qu’explique Jean-paul : «J’ai toujours voté à droite, et là, ce sera Zemmour. Parce que les immigrés, il y en a trop. Maintenant, pour moi, c’est la France aux Français.» Il se dit électeur de droite. Pourquoi ne pas voter Pécresse? «Elle ne sait même pas où elle est…» Il lui reproche d’avoir quitté LR en 2019. Et le discours du polémiste trouve grâce à ses yeux. «Lui, il parle immigratio­n alors que tout le monde en a peur. Ça rentre, ça rentre, on leur donne de l’argent et le pauvre Français, il n’a rien !»

Un peu plus loin on discute avec Christophe, un peu plus jeune. Il l’assume, ce sera un vote sanction. Probableme­nt extrême droite. Ce sera la première fois. Et il n’exclut pas de voter Macron au second tour. Comme beaucoup, avec son bulletin, il veut surtout envoyer un message. «On ne croit plus à personne, il n’y a que des beaux parleurs.»

Le RSA en échange de 15heures de travail hebdomadai­res, proposé par les candidats Macron et Pécresse, il n’est pas contre : «Tous ceux qui sont au chômage devraient donner une journée par semaine à l’état pour nettoyer les rues, les cimetières» , dit-il. Mais ce sera un vote sanction: «Parce qu’on ne travaille que pour payer les charges».

Il évoque aussi « ces quartiers où tu ne peux plus approcher» et bien sûr le prix du gazole. L’impression d’être délaissé. Alors qu’il le reconnaît « ici, on a tout: un pôle santé, un dentiste, une pharmacie, un kiné …» Mais il semble désabusé, perdu.

Newspapers in French

Newspapers from France