Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
60M€ pour le bio en plein marasme
Le ministre de l'agriculture a annoncé une "enveloppe de crise" de 60 millions d'euros et des mesures visant à stimuler la demande pour faire face à la "crise de croissance" du secteur bio. Marc Fesneau a souligné l'importance de ne pas perdre de producteurs bio, affirmant que ce serait un échec collectif. La France vise à atteindre 18 % de surfaces agricoles en bio d'ici 2027, mais cet objectif semble difficile à atteindre. Dans l'oise, aucune exploitation ne s'est convertie en bio ces deux dernières années. Le marché du bio a connu un retournement en 2021 après des années de croissance à deux chiffres, et les consommateurs se détournent désormais du bio au profit d'alternatives moins chères, en raison notamment de l'inflation des prix alimentaires. Les ventes de produits bio dans les supermarchés ont reculé de plus de 7 % l'année dernière, tandis que l'offre dépasse la demande. Le ministre s'est engagé à ce que les cantines sous responsabilité de l'état atteignent enfin un minimum de 20 % de bio dans leurs menus d'ici la fin de l'année. Cependant, la part de bio dans les cantines stagne autour de 6 %, bien en dessous de l'objectif fixé par la loi Alimentation (ou Egalim) de 2018. Marie-cécile Rollin, directrice générale de Restau'co, a souligné que le secteur médicosocial (hôpitaux, Ehpad, foyers pour personnes handicapées) représente la moitié des repas de la restauration collective, mais n'atteint même pas 1 % de bio. Elle estime qu'atteindre 5 % de bio dans ce secteur générerait des achats supplémentaires de bio d'une valeur de 150 millions d'euros.