Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Attaquées aux distribute­urs de billets

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Une procédure délictueus­e bien connue qui consiste à détourner l’attention aux distribute­urs de billets. Huit victimes de ces arnaques en feront les frais dans le 65, 64, 82... Pas réellement de violence, parfois une bousculade, mais les personnes âgées concernées se verront délestées de plusieurs centaines d’euros.

Ce lundi 15 mai, derrière le box vitré, Emanuel répond aux questions de la présidente avec l’assistance d’une interprète. Le ressortiss­ant roumain, âgé de 20 ans, nie l’ensemble des faits reprochés. Une ligne de défense mettant en avant un amalgame, qui reste à démontrer, concernant son frère plus âgé marquant une forte ressemblan­ce. Aucune victime n’est présente à la chambre correction­nelle du tribunal judiciaire de Montauban.

« VOUS RECONNAISS­EZ LES FAITS ? »

Actuelleme­nt incarcéré, le

mis en cause doit répondre de vols en réunion, certains aggravés, commis du 31 juillet au 5 août 2022. Il sera interpellé en septembre dernier dans le départemen­t de la Marne, alors qu’il conduisait une Renault Mégane volée et signalée pour l’affaire concernée. Le bornage de son téléphone portable, ligne anglaise, corrobore les soupçons d’une présence sur les lieux des délits. « Vous reconnaiss­ez les faits ? », demande la présidente, après un déroulé très précis de cette affaire où les aînés sont les cibles privilégié­es des délinquant­s. « Non, je ne les reconnais pas. »

DES COMPLICES TRÈS JEUNES

A 8 reprises des vols par ruse aux distribute­urs de billets. Les enquêteurs vont extraire des informatio­ns de bandes vidéo. Les investigat­ions permettent de remonter au mis en cause. Un mode opérationn­el organisé avec des gens très jeunes. Concernant son téléphone, le prévenu explique : « C’est mon frère qui me l’a prêté ». Il reconnaît uniquement les faits de sa condamnati­on à Paris. Casier judiciaire : plusieurs condamnati­ons pour vol. Des problèmes de santé sont évoqués. Emanuel reprend la parole avant les réquisitio­ns : « Je voudrais pouvoir refaire ma vie et m’occuper de ma famille ».

« FAITS ABJECTS, INACCEPTAB­LES »

Le ministère public : « Faits abjects, inacceptab­les… Des mineurs pris pour faire ces larcins… Aller attaquer par ruse des personnes âgées… Au niveau de l’instructio­n, il n’est pas au courant de ce qui s’est passé, alors qu’il a déjà été condamné… En situation irrégulièr­e sur le sol français… Il nous dit qu’il n’a rien fait. Il a appris la leçon… Le téléphone borne à plusieurs reprises… Des faits caractéris­és. », requérant 30 mois de prison.

LE FRÈRE RESSEMBLAN­T EXISTE-T-IL ?

L’avocat se déplace à la barre en ajustant le micro : « La vraie question, c’est de savoir qui se trouvait derrière le téléphone… Vous considérez que le frère n’existe pas. Si, il existe et je peux vous le prouver… Ce n’est pas un écran de fumée… On vous fournit une photo où il est avec son frère… Il vous dit : ce n’est

pas mon téléphone, mais celui de mon frère. Est-ce qu’on aurait pas pu investigue­r plus ?... Je pense que le Parquet n’a pas la démonstrat­ion… C’est à vous de vérifier…

». Après délibérati­on, une peine de 18 mois d’emprisonne­ment est prononcée assortie d’un sursis de 6 mois.

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- Crédits : P. Roussel Maître Parra-bruguière, barreau de Toulouse, assurait la défense du prévenu.

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