Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
« Sans la présence de la population, ces fêtes disparaîtraient »
Les coulisses émouvantes de la Fête de la Pentecôte : les révélations sincères du Maire de Moissac
Dans une entrevue sincère et émouvante, Romain Lopez, Maire de Moissac, revient sur le weekend exceptionnel des festivités de la Pentecôte.
De ses souvenirs d’enfance à son rôle en tant qu’élu, il partage ses moments forts, les valeurs qui animent ces célébrations et son message aux habitants de Moissac et aux visiteurs. Plongez dans les coulisses de cette fête traditionnelle, où l’histoire se mêle à la convivialité, à travers les confidences touchantes de Romain Lopez.
Comment avez-vous vécu week-end riche en festivités ? ce
Les fêtes de la Pentecôte sont le moment phare de l’année. Elles nécessitent une longue préparation en amont malgré leurs récurrences du fait de la diversité des animations et de la logistique qu’elles engendrent. En cela, je remercie les marins, le comité des fêtes, ainsi que les agents municipaux des services concernés qui ont fait preuve d’un professionnalisme irréprochable.
J’ai vécu de nombreuses « Pentecôtes » en tant que spectateur, ça n’est que ma deuxième comme édile. C’est très intense : tant physiquement qu’émotionnellement. Nous débutons notre représentation d’élus dès le samedi en fin de matinée avec peu de répit jusqu’au lundi soir. La population vous sollicite beaucoup mais dans la bonne humeur et la convivialité. Cela change des doléances du quotidien.
La solennité des évènements, acquise grâce à leur répétition séculaire, apporte à ces fêtes une touche sentimentale : en tant qu’enfant de Moissac, elles ont bercé ma jeunesse. L’entrée sur l’esplanade de l’uvarium avec la Rosière pour son couronnement est un moment émouvant : nous nous inscrivons dans l’histoire locale, nous devenons acteurs de l’histoire moissagaise le temps d’une cérémonie.
-Quel événement retenez-vous et pourquoi ?
Les fêtes de la Pentecôte sont un tout : il est difficile de distinguer un évènement. Chacun à sa symbolique, son esthétique. Je retiendrai toutefois les processions : nous en avons fait trois cette année grâce au volontarisme de l’abbé Hoan. Audelà du seul rituel religieux, ces processions, de fière et belle allure, mariant les générations, ont constitué une rencontre aujourd’hui rare, entre la culture populaire rurale empreinte de religiosité, de mysticisme typique au catholicisme rural, et les Moissagais qui, soit ont rompu avec ces racines populaires par l’effet du temps, soit sont issues de cultures exogènes à la nôtre. La curiosité bienveillante et la sympathie se lisaient sur tous les visages : cela prouve qu’il sommeille en chaque enfant, chaque adulte, cette mémoire ancestrale et ce respect pour les traditions de nos anciens.
-Quel levier pensez-vous utiliser pour inciter plus de jeunes filles à candidater au concours de la Rosière ?
Any Delcher, marraine de Clara Peschler, Rosière 2023, a lancé un appel public lors de sa prise de parole à l’issue de son couronnement. Ce n’est pas un concours de beauté à l’instar de Miss France. Les candidates n’ont pas à se sentir complexées. Toutes les jeunes qui ont au coeur les valeurs de solidarité avec nos anciens, qui sont attachés à nos traditions, qui aiment participer aux fêtes de la Ville, peuvent candidater. Je pense que les critères d’âges (actuellement ne peuvent candidater que les filles âgées entre 18 et 20 ans), devraient être assouplis jusqu’à 25 ans. Je sais que Mademoiselle Peschler entend être présente tout au long des évènements festifs et mémoriels moissagais de son mandat de rosière.
Plus les jeunes verront la rosière, plus naitront des vocations car elles sauront ce qu’est une rosière. Parfois, l’inconnu est source de réticence.
-Avez-vous un message pour les moissagais et les visiteurs qui ont répondu présent et à ceux qui n’ont pas pu venir ?
Je les remercie d’avoir participé à ces fêtes, d’avoir donné de la vie à ce grand moment de communion locale. Nous n’avons pas noté d’incidents, les gens ont su bien se tenir. Certains sont venus de loin car la Pentecôte moissagaise rayonne au-delà du département : ainsi, nous avons rencontré des Tarbais qui viennent chaque année assister à ces animations originales et typiques de Moissac.
Sans la présence de la population, ces fêtes disparaitraient : une fête populaire sans peuple est une fête muséifiée que l’on regrette comme un vieux souvenir en se disant « c’était mieux avant. » Or, c’est aussi bien maintenant que vivent nos traditions, que vivent la ferveur et le partage entre les générations autour des cérémonies, des manèges, des bals, de la buvette et du feu d’artifice. Le comité des fêtes et les marins en sont l’incarnation vivante. Moissagais, vous qui aimez
la fête, n’hésitez pas à les rejoindre ! Il ne revient qu’à nous de faire vivre nos traditions, il ne revient qu’à nous de nous accorder des pauses festives, il ne revient qu’à nous de continuer d’écrire notre histoire. Pour cela, il faut simplement de la volonté et aimer partager joie et bonne humeur avec ses amis, sa famille, comme nos aïeuls l’ont su si bien faire et nous le transmettre.
L’année prochaine nous ferons aussi bien, voire mieux !