Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
L’académie des Jeux Floraux, 700 ans d’histoire avec L’ASPC
Dans le cadre des conférences mensuelles de L’ASPC, l’abbé Jordi Passerat est venu rappeler l’histoire de l’académie des Jeux floraux de Toulouse considérée comme la plus ancienne société savante d’europe. En 1323, sept troubadours, gentilhommes et bourgeois toulousains créent un concours de poésie dans la grande tradition du lyrisme courtois en langue occitane, compromise après la croisade contre les Albigeois. La compagnie savante bénéficie alors du soutien financier des Capitouls qui s’engagent à financer le premier concours de poésie en 1324, remporté par le poète Arnaud Vidal de
Castelnaudary. Parmi les premiers lauréats figure un moine franciscain de Saint Antonin de Rouergue, Raymond De Cornet, premier codificateur des règles de grammaire pour écrire en bon occitan, ou Cavalier Lunel de Montech, autre homme d’eglise connu pour sa production poétique. Au debout du XVIE siècle apparut Clémence Isaure, la légendaire « Dama Clemansa », inspiratrice et bienfaitrice des poètes, qui aurait légué tous ses biens afin de maintenir les Jeux floraux et qui contribua grandement à leur renommée. Par lettre patente de 1694, Louis XIV érigea les Jeux Floraux en Académie : ils prennent alors une envergure nationale, voire internationale. De grands auteurs, tels Chateaubriand ou Victor Hugo, ont été lauréats. Mais c’est aussi à cette même période que l’occitan est supprimé dans le but de faire triompher la langue française comme langue nationale. Les Jeux Floraux persisteront. Tous les 3 mai, les prix et les fleurs récompensent les lauréats après une audition en public dans la salle des Illustres du Capitole lors de véritables joutes oratoires, comme symbole de rattachement aux traditions d’antan. C’est ainsi que l’académie des Jeux floraux se prépare à célébrer en 2024 le 700e anniversaire
de sa création, perdurant pendant des siècles, malgré les changements
politiques, sociaux et culturels.