Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
La traditionnelle fête avec l’association de la Saint-noé
Samedi 3 et dimanche 4 juin, les membres de l’association de Saint Noé ont rassemblé les Auvillarais afin de célébrer Saint Noé dans les rues du village. A la suite de la procession, on entendait les sabots résonnés et la parodie « lalalalalala » que les auvillarais criaient en haut et faisaient la farandole. Cette tradition des festivals de Saintnoé, les jeunes auvillarais la perpétuent en mémoire de leurs vieux. Les vigneronnes et vignerons du village attendaient ce moment-là pour se retrouver. Un grand nombre de visiteurs viennent découvrir ou redécouvrir Saintnoé. Maxence Falc est le Bacchus de la saison.
Par la même occasion, les gens s’assoient sur la terrasse d’un café-restaurant du village. On a écouté l’histoire de la serveuse de Virginie. Voici, les explications de Virginie : « Depuis 15 ans, j’habite à l’auvillar dans un village d’accueil et Auvillaraise pour toujours ».
Un extrait de l’histoire de la fête de la saint Noé : « Saint Noé était un juste qui a sauvé la Création du Déluge. Lorsqu’il a retrouvé la terre ferme sur son Arche, il s’est empressé de planter un cep de vigne. Il a goûté le vin, s’est enivré et ses enfants se sont moqués de lui. Avant le phylloxéra, pratiquement tous les Auvillarais vivaient de la vigne. Sur les coteaux très bien exposés, les vins
pouvaient aller jusqu’à 13°. La confrérie des 25 vignerons de Pintois était la plus célèbre et c’est toujours de ce boulevard que démarre la fête. L’origine remonte au Moyen-age, mais c’est en 1788 que nous retrouvons sa trace sur un tableau représentant un vigneron dans le costume ancestral, avec sa bêche et le cep rituel, priant la vierge de pitié.ce tableau signé d’un syndic des faïenciers est retrouvé à la Chapelle de Marchet où siégeait la Confrérie. Depuis cette date, la fête se perpétue avec une assiduité accrue. Elle commence le samedi soir à 17 h 30 au son du fifre et du tambour pour planter le Mai, boulevard Pintois. Après le dîner, à la tombée de la nuit, se place un usage tout à fait original que les anciens aimaient : la procession des « Arbudets » (entonnoirs). La flamme de la bougie est protégée par le gros entonnoir de barrique porté sur une hampe par les enfants. (… ).Viennent ensuite les ménétriers avec leurs fifres et tambours et derrière se dressent portées par des vignerons les 2 enseignes et le guidon, vieilles oriflammes pieusement conservées. Ils précèdent le roi de la fête : le cep de vigne. C’est aux 4 plus anciens vignerons qui échoit l’honneur de le porter. Il sera planté avec tout l’amour qui lui échoit, place du Château. Deux par deux, les bêcheurs
font escorte à la souche. Enfin, pour clore la marche, le baril de vin. Quatre vignerons le portent sur leurs épaules. Sur la barrique trône Bacchus avec son petit « beccat » qui sera vendu aux enchères pour désigner le nouveau, l’année suivante. Derrière le cortège ainsi formé, toute la foule en délire les accompagne. Le défilé monte à la Porte de Lectoure, descend la rue de la Sauvetat, passe sous le porche de l’horloge, fait halte devant la Croix derrière la Halle aux Grains puis rejoint la place du Château par la vieille « pousterle ». Entraînée par le rythme ancestral du fifre et du tambour, la farandole se déroule, puissante et pittoresque, entrecoupée du « trépignadis » accompagné par le martèlement des sabots ferrés et des « beccats » qui s’entrechoquent, au cri de «
Vive la Saint Noé ». Arrivés place du Château, les vignerons chantent et dansent sur l’estrade en portant « Bacchus » en triomphe puis plantent le cep de vigne et prennent enfin le tourin et le « chabrot » pour les récompenser de tous leurs efforts durant cette journée de liesse »…