Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées
" Chers élus... libérez-nous ! "
L’appel “Au secours” des professionnels hôteliers, restaurateurs, commerçants et taxis lourdais
Samedi 20 août à 18h30, des commerçants lourdais faisaient appel au Petit Journal, afin de faire constater que les hôtels Saint-Charles et Compostelle étaient bloqués avec le système de sécurisation mis en place sur le Boulevard de la Grotte, et que depuis que la rue de la Grotte est descendante, pendant la fermeture des voies, on ne peut plus passer par le quai Saint-Jean pour venir chez eux. Donc, des clients, ils n’en voient plus, et si d’ aventure ils devaient en recevoir ou en conduire à la gare, les taxis ne pouvant pas passer, ce sont eux qui les transportent en circulant en sens interdit.
C’est la panique complète
La mairie ne veut rien savoir disent-ils. Nous ferons une conférence de presse, une lettre à la Préfète, et à la mairie qui se rabat sur la Préfecture.
Nous avons effectivement constaté l’enclavement des hôtels concernés, et l’impossibilité à circuler sauf en sens interdit, pour sortir de la rue Bernadette Soubirous.
Lundi 22 août à 11h30, à l’heure du blocage par les services municipaux, une délégation des commerçants, hôteliers et restaurateurs ainsi que deux représentants des deux compagnies de taxis de Lourdes, ont tenu un point de presse sur le Pont Saint-Michel, à l’un des endroits de barrage.
Lucinda Comeyras de l’hôtel Saint-Charles, Chantal et Claude Matocq de l’hôtel Compostelle, les commerçants de souvenirs religieux, bijoutiers et autres activités ont demandé au maire de Lourdes de leur rendre leur liberté en désenclavant leurs rues, et en rétablissant le sens de circulation alternée à la quinzaine tel qu’il était avant, ce qui ne pénalisait personne.
« On ne peut pas travailler, on ne peut pas circuler, on ne peut pas sortir comme on le désire lorsqu’il y a le blocage de 11h30 à 14h00 et de 18h00 à 23h00. On est prisonniers, mais c’est surtout nos clients qui ne peu- vent plus accéder facilement à nos hôtels.
Le haut du quai Saint-Jean est à double sens dans une rue très étroite, et même les taxis ne peuvent pas acheminer notre clientèle. Quand on a 20 ans et un sac à dos, ce n’est pas un problème, mais quand on en a 90 avec une valise, cela devient problématique.
On a un droit de travail et on ne peut pas nous empêcher de travailler. Tous les hôtels et tous les commerces du Quai Saint-Jean et du Boulevard sont touchés depuis le barrage de la Place Jeanne d’Arc. Encore une fois, nous n’avons pas été concertés. On a fermé, point barre.»
Les conducteurs de taxis sont solidaires du mouve- ment étant eux aussi concernés. Ils voudraient bien reprendre les clients qu’ils ont amenés, mais avec les détours occasionnés ne peuvent appliquer le tarif réel de leur course afin de ne pas passer pour des voleurs. « Là où peuvent passer les cars, nous, on nous en empêche déplorent-ils ». Les fournisseurs et les livreurs sont également impactés par cet état de fait.
Une pétition va circuler, afin que chacun puisse revendiquer le retour au rétablissement du sens de circulation alterné à la quinzaine.
L’appel au maire :
Grâce à ce dispositif mis en place pour le 15 août justifié par une menace terro- riste importante, le constat par rapport à une semi-piétonnisation, sans parler de piétonnisation, prouve ce système inadéquat pour notre ville si particulière, ainsi que son bon fonctionnement. La Grotte de son côté privilégie en ayant supprimé dès le 18 août le service de renfort policier, la plénitude ainsi que la quiétude qui lui est propre.
A chaque pèlerin, visiteur et Lourdais de se réapproprier ce Lourdes si unique qui a fait de cet endroit une zone de rencontre spontanée.
Nous avons été solidaires des mesures prises et par notre mairie et par la Préfecture, afin d’organiser au mieux les pèlerinages le 15 août 2016.
La situation du blocage des rues aujourd’hui n’est plus justifiée.
Si malheureusement les risques d’attentats perdurent et perdureront encore dans notre pays, ni Paris, ni Nice, ni aucune ville de France ne s’est enclavée. Trop de sécurité tue la sécurité.
La vigilance de chacun d’entre nous à Lourdes comme ailleurs fait aujourd’hui partie de notre quotidien. Nous devons, comme notre devise française « Liberté, égalité, fraternité» nous le dicte, vivre librement dans un pays libre.
Alors, chers élus... libérez-nous !