Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées
L’affaire Négrier fait des vagues
« Deux mois de prison ferme pour le vol d’un paquet de riz et d’une boîte de sardines. 4 000 euros d’amende, un abattement de 20 % de la somme à payer et aucune inscription au casier judiciaire. Face à la justice, il vaut mieux être une élue de la République qu’un SDF», c’est par cette phrase que débute un article lapidaire de Laurent Dubois, journaliste à France 3.
Il fait référence à l’affaire Béatrice Négrier, élu socialiste de l’Hérault et actuelle vice-présidente de la région «Occitanie» qui avait détourné à son profit près de 340 000 euros afin de renflouer son compte bancaire personnel. Pour ces faits, la justice vient de condamner l’élue à 4000 euros d’amende, sans inscription au casier judiciaire.
Tracfin, agence surveillant les transactions litigieuses, a pu révéler le scandale et l’affaire avait été médiatisée par un site peu connu, Lengadoc Info.
Pourtant, contrairement à ce qu’il peut se passer pour d’autres élus (plutôt de droite), cette affaire n’a pas semblé émouvoir la presse quotidienne régionale, aux mains de Jean-Michel Baylet, actuel ministre au sein du gouvernement Hollande. D’ailleurs, peu de temps après que les faits furent divulgués au grand jour dans la presse nationale, le Midi libre (groupe Dépêche du Midi) a fini par en parler en des termes très choisis, faisant presque de Mme Négrier une victime : « Béatrice Négrier s’était présentée sous l’étiquette MRC (Mouvement républicain et citoyen) à La Ciotat (Bouches-du-Rhône). Une défaite politique, mais aussi financière : elle avait avancé elle-même ses frais de campagne et les promesses de remboursement du MRC ne se sont jamais concrétisées.»
Désormais, l’affaire Négrier prend une tournure politique. Si l’Hôtel de Région ne souhaite pas s’expri- mer, en revanche, un élu de l’opposition régionale demande la démission de Béatrice Négrier. Bernard Carayon déclare : «si la vice-présidente chargée des relations avec les entreprises, les chômeurs, les apprentis et ceux qui cherchent une formation dans la difficulté a un peu d’honneur, elle doit démissionner».
L’affaire Négrier risque de s’inviter dans la prochaine Assemblée Plénière du Conseil Régional.
L’élue régionale a détourné 340 000 euros à son profit