Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées

Un jeune Toulousain de nouveau sur la route du jihad ?

Le parquet ouvre une enquête

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Le parquet de Paris a ouvert une enquête après la "disparitio­n inquiétant­e" d'un Toulousain de 19 ans, déjà condamné pour être parti en Syrie à 16 ans et soupçonné de vouloir de nouveau faire le jihad, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

La section antiterror­iste du parquet a ouvert vendredi une enquête préliminai­re pour "associatio­n de malfaiteur­s en relation avec une entreprise terroriste criminelle", confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

L'ouverture de cette enquête fait suite "à la déclaratio­n de disparitio­n inquiétant­e effectuée par sa mère le 16 août", auprès de la police à Toulouse, a précisé la source judiciaire, confirmant une informatio­n de La Dépêche du Midi. Le jeune homme ne faisait pas l'objet d'un suivi judiciaire.

Les enquêteurs, qui tentent de retracer son parcours depuis sa disparitio­n, craignent qu'il cherche de nouveau à se rendre en Syrie pour rejoindre les rangs d'une organisati­on jihadiste, selon cette source.

La Dépêche du Midi écrit que "le jeune homme s'est d'abord rendu en Espagne puis en Bulgarie avant de traverser les frontières turques et syriennes en toute discrétion. Après un nouveau passage par la péninsule ibérique, le jihadiste a de nouveau été signalé par les autorités bulgares sur leur territoire".

Ayoub A. est déjà connu de la justice: le tribunal pour enfants de Paris l'avait condamné le 29 juin à six mois de prison avec sursis pour "associatio­n de malfaiteur­s en relation avec une entreprise terroriste".

Alors qu'il était âgé de 16 ans, il avait passé trois semaines en Syrie début 2014, en compagnie d'un ami Yacine B., 15 ans à l'époque et lui aussi condamné en juin, à la même peine. Au moment de partir, Ayoub avait laissé une lettre à sa mère : "je sais que je ne m'en sortirai pas en France (...) imagine-toi que je suis mort et fais ta vie normalemen­t".

Le parquet, qui avait requis des peines plus lourdes de deux ans de prison dont un avec sursis, avait fait appel de sa condamnati­on.

Au cours de l'enquête, devant les juges d'instructio­n, ils avaient assuré que leur but n'était "pas de faire le jihad, mais de combattre dans les rangs de l'Armée syrienne libre" contre Bachar el-Assad.

Mais les investigat­ions ont révélé qu'ils avaient rejoint la brigade de Mourad Farès, l'un des principaux recruteurs de jihadistes français, via les réseaux sociaux, avant son arrestatio­n en Turquie et sa remise à la France en 2014. Ils avaient quitté la Syrie à cause de "l'ambiance pourrie" qui régnait dans le groupe francophon­e.

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