Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées
Une locomotive écologique à 65 Millions d'euros
BAGNÈRES-DE-BIGORRE
Suite à l’excellente nouvelle reçue via un communiquéde l’usine CAF de Bagnères de Bigorre d’un marchépouvant aller jusqu’à65 Millions d’€uros nous avons souhaité en savoir plus concernant les détails de cette belle commande.
C’est Christophe Hertzog, le Directeur Technique, qui nous a reçus dans son bureau et a eu la gentillesse de nous accorder quelques instants malgré son emploi du temps chargé.
• Le Petit Journal : Excellente nouvelle, racontez nous quelles ont été les points positifs qui ont fait pencher la balance en votre faveur ?
C. Hertzog : Le point le plus important, je crois, est celui d’avoir répondu à une demande spécifique, dans le cahier des charges de la RATP qui stipulait l’alimentation électrique bimodes des locomotives : soit par la caténaire, soit en traction autonome sur batteries. Ceci fait suite àla déclaration du CIRC de l’OMS: « les gaz d’échappement des moteurs Diesel cancérogènes » du 12 juin 2012 qui a accéléréet rendu plus sévère le processus de prévention vis-à-vis des rejets de ce type de moteur. La RATP s’est fixél’objectif d’éradiquer les gaz d’échappement Diesel des engins ferroviaires qui sur l’ensemble de son réseau et principalement dans les tunnels des RER.
• LPJ : Donc vous allez fabriquer une locomotive en quelque sorte « écologique » ?
C. Hertzog : Parfaitement. Elle va recharger ses batteries quand elle va être sous tension par la caténaire. Cette locomotive va être destinée à effectuer les travaux d’entretien des voies ferrées des RER. Or, sur ces chantiers de nuit, l’alimentation de la caténaire doit être coupée pour éviter les risques d’électrocution des personnes qui travaillent sur la voie en remplaçant les traverses, les rails et le ballast. Grâce aux batteries, cette nouvelle locomotive va être autonome tout en émettant 0 particules ! Aujourd’hui, aucun constructeur n’a une locomotive de ce type dans son catalogue. Nous serons donc les premiers à en concevoir et à en fabriquer une. Et, finalement, nous serons les seuls à pouvoir proposer ce produit dans notre catalogue.
LPJ : Est-ce que vous allez embaucher ?
C. Hertzog : Nous avons déjàembauchéet nous allons continuer à le faire.
LPJ : Quel profil recherchez-vous ?
C. Hertzog : Principalement des monteurs, des électriciens et des techniciens d’essais.
LPJ : Aujourd’hui sur quoi travaillez-vous ?
C. Hertzog : Nous sommes en phase d’étude qui va durer environs 16 mois.
LPJ . Avec ce marché qui va continuer jusqu’à2020 et potentiellement d’autres qui vont suivre, vous allez
avoir besoin d’effectuer des essais sur la voie ferrée. La dernière transformation de la gare aura un impact sur vos projets ?
C. Hertzog : Pas du tout, les locomotives que nous allons fabriquer pour RATP sont aux normes UIC ( Union Internationale des Chemins de Fer) et les rails existants sont aux dimensions standards. Juste avant que j’arrive à Bagnères de Bigorre des locomotive fabriquées par CFDB ont étélivrées par rail jusqu’en Suisse ! De plus, il y a quelques années, nous avons effectuédes essais dynamiques de locomotives, fabriquées entre 2003 et 2006, en “louant” la voie entre Bagnères et Pouzac.
Nous remercions Christophe Hertzog, le Directeur Technique de CAF France, et nous le suivons dans l’atelier de montage oùles trams pour Saint-Etienne sont actuellement montés et testés.