DEUX SUICIDES EN DEUX JOURS

Entreprise “Daher Socata”

En deux jours deux salariés de l’entreprise Daher Socata ont mis fin à leurs jours. Le premier, Romain Miqueu, âgé de 29 ans, a mis fin à ses jours dans la nuit du 1er au 2 mars 2017. Il occupait un poste de technicien. Le lendemain, c’est Cédric Sempé, cadre ingénieur, qui s’est donné la mort.

Romain Miqueu a laissé une lettre dans laquelle il exprime son mal-être au travail. Un extrait de cette lettre a été affiché au niveau de l’entreprise.

L’annonce des deux sui-

cides a provoqué de vives réactions au niveau de l’entreprise. Martine sur facebook ex

plique. “Je suis aussi salariée de SOCATA depuis presque 28 ans et je suis horrifiée de ce que devient cette société ou les salariés ne sont plus considérés comme des hommes et des femmes mais comme des pions et des chiffres à la fin du mois… J’espère seulement que le geste désespéré de Romain fera réfléchir nos dirigeants mais j’en doute malheureusement. La SOCATA (et je ne dis pas volontairement DA- HER) est sous le choc ; 2 victimes en 2 jours, c’est préoccupant et si triste et affligeant à la fois. N’oublions pas Cédric Sempé, 40 ans, marié, 2 enfants qui a décidé lui aussi de mettre fin à sa vie par un coup de fusil… Je m’associe à la peine immense des parents, amis de ces disparus et leur transmets toute ma compassion dans ces terribles et douloureuses épreuves. Reposez, tous deux, désormais en paix, loin des turpitudes de ces vies qui vous paraissaient si pesantes à supporter”. Geneviève explique toujours sur facebook. “Je ne travaille pas à la Socata mais je garderai en mémoire le petit Romain qui jouait au foot dans notre village. Cette tristesse immense et difficile à supporter ! Je l’ai vu grandir et s’en aller ! Putain de travail ! J’ai aussi une pensée pour l’autre personne et pour sa famille. Reposez en paix tous les deux” . Jean poursuit toujours sur facebook. “À lire l’extrait affiché sur les grilles, ce geste semble aussi lié aux conditions de travail. Ce jeune homme a dû connaître un grand moment de désespoir pour en arriver à un tel acte. Cela s’est produit chez nous, sur le territoire Haut Pyrénéen et non pas à des milliers de kms. Alors qui des supposés acteurs (ils se reconnaîtront) censés travailler et dialoguer pour prévenir et venir en aide dans ce genre de situation, afin que l’issue ne soit pas celle-ci. Avant de partir, ce jeune homme a eu le cran d’expliquer son acte, d’en détailler les raisons… voyons maintenant ce que nous en ferons. Voyons si nous aurons le courage de regarder en face la réalité, voyons si les choses changent ou bien si les mêmes causes engendreront les mêmes effets. Voyons quelle sera la réponse. Un Homme est mort ! Alors voyons, si les institutions se renvoient la balle. Avant de mourir il a dit sa vérité, voyons comment est traité un homme qui meurt parce qu’il souffre. M. Romain Miqueu vous êtes tombé dans un combat qui ne dit pas son nom mais qui pourtant existe. Dommage et pitoyable même que vous ayez manqué de frère d’armes dans cette société”.

Une cellule psychologique a été mise en place dans l’entreprise après l’annonce des deux décès. Un comité hygiène sécurité et conditions de travail (CHSCT) a aussi été réuni ce lundi 6 mars au niveau de l’entreprise Bigourdane.

L’annonce des deux suicides a provoqué de vives réactions...