Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées
Les chasseurs débordés par les sangliers
Les dégâts agricoles occasionnés par les sangliers et cervidés coûtent cher aux chasseurs. Lors de la saison 2017-2018, près de 5 000 ha de blé tendre et 5 700 ha de prairies ont été détruits par les sangliers (20%de plus que la saison précédente). Les cerfs et chevreuils ont endommagé mille hectares de colza (+ 10 %). Et encore, ces données ne tiennent pas compte des petits dommages, n’ouvrant pas droit à indemnisation et n’étant pas enregistrés.
Au total, pour la saison de chasse 2017-2018, les montants versés par les chasseurs aux agriculteurs (en intégrant les frais administratifs) s’élèveraient à 60 millions d’euros.
Ce système des indemnisations est inscrit dans le Code de l’environnement et les chasseurs, dont la fédération nationale (FNC) est réunie en assemblée générale aujourd’hui, aimeraient bien que cela change. « Nous ne sommes plus en mesure de payer », prévient Willy Schraen, le président de la FNC.
QUELLES SOLUTIONS
Des hivers plus doux, une nourriture abondante en forêt et dans les vastes surfaces cultivées de maïs où ils peuvent se cacher, favorisent la reproduction de cet animal qui fut rare après la guerre. Mais pendant longtemps aussi, les chasseurs ont fait en sorte « d’en assurer la préservation voire le développement », soulignait, en mars, un rapport parlementaire.
En évitant de tuer les laies, en relâchant des sangliers dans la nature ou en pratiquant l’agrainage (appâter le gibier avec du grain en forêt). « Il faut arrêter avec l’agrainage », insiste Alain Perea, député LREM de l’Aude et coauteur du rapport.
Plusieurs propositions doivent être débattues : en finir avec les consignes de tir, autrement dit ne plus épargner les femelles et marcassins ; autoriser les tirs de nuit ; étendre les dates d’ouverture de chasse jusqu’au 31 mars (au lieu du 28 février). « Ce serait déranger toute la faune en période de reproduction, ce qui peut avoir de graves conséquences sur une biodiversité déjà fragilisée », s’indignent déjà des associations environnementalistes.
Quant à la question des indemnisations, la FNC souhaite que des financements complémentaires apparaissent. « Dans ce cas, il faudrait que les chasseurs acceptent de partager la décision et leur façon de faire. Or, tous ne sont pas prêts », note Alain Perea.