Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées
Le paradoxe du pouvoir
Le plus jeune fils de mon amie Mathilde, Jérôme, est un surdoué. En tout et depuis toujours. Pourtant, il vient de se faire licencierpour faute grave. La raison ? Paradoxalement, ses compétences hors du commun.
Il avait été engagé, en sortant de l’école de commerce, par le dirigeant d’une petite entreprise familiale où parents et enfants ont leurs fonctions.
Dans un premier temps, ce fut le paradis. Les techniques de commercialisation et de vente ainsi que de gestion acquises au cours de ses années d’études et très bien intégrées par Jérôme ont fait merveille. Seulement ce brillant jeune homme a un gros défaut. Il dit ce qu’il pense. Notamment il donne son opinion sur les manières de faire des uns ou des autres et dit ce il faudrait changer pour que ça fonctionne mieux. Et ça n’a pas plu. Après avoir été enchanté des talents de sa jeune recrue, de son efficacité et des résultats qui se sont rapidement traduits par un chiffre d’affaires en hausse constante, le patron a commencé à prendre ombrage de la popularité de Jérôme. Jusqu’à trouver que tout marchait trop bien. Lorsqu’il a remarqué, à plusieurs reprises, que lorsqu’il y avait un problème à résoudre, on ne s’adressait plus à lui mais directement au petit jeune, qui, pour comble trouvait immédiatement la bonne solution, il n’a pas supporté. Il a poussé Jérôme à commettre une erreur et il l’a licencié.
Notre jeune surdoué, doit comprendre la leçon qui lui est donnée. Et apprendre la prudence du serpent et déterminer les jeux du pouvoir. Si on veut être efficace et gagner du galon, il faut savoir suggérer à celui qui détient ce pouvoir la solution qui s’impose afin qu’il puisse croire et dire que l’idée vient de lui. Sans oublier de l’en féliciter.
Il y a aussi quelques rares personnalités qui n’aiment pas, en fait, que tout se passe bien et qui préfèrent provoquer des perturbations et entretenir un stress artificiel propice à toutes les manipulations.