Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées
Le secret médical remis en cause ?
Que faire pour qu’aucune femme victime de violences conjugales ne reparte d’un commissariat sans réponse ? Comment protéger les 143 000 enfants qui vivent actuellement dans une famille concernée par les violences conjugales ? Que peut faire un médecin quand une femme, violentée par son conjoint, refuse d’entamer des démarches auprès de la police ou de la justice ? Onze groupes de travail ont tenté de répondre à toutes ces questions, hier, dans le cadre du Grenelle des violences conjugales. Une soixantaine de propositions ont été présentées à la secrétaire d’État à l’Égalité.
Parmi les pistes évoquées : faire évoluer le secret médical. Souvent, « les victimes n’osent pas signaler les faits, cela prend beaucoup de temps, elles sont souvent sous emprise, a expliqué Isabelle Rome, haute fonctionnaire à l’égalité femmes-hommes au ministère de la Justice. Mais, pour les aider, il faut aussi aider les professionnels et notamment les soignants à révéler ces faits. » Concrètement, la loi doit permettre à des médecins, des urgentistes, sans l’avis de la victime, de prévenir les autorités quand il y a des risques sérieux que des violences conjugales se renouvellent.
Une idée qui remet en cause le secret médical et que soutient la secrétaire d’État à l’Égalité, même si elle conçoit qu’elle « bouscule les habitudes ». « Quand le soignant voit qu’il y a un risque de récidive et que la vie de la femme est en danger, nous pensons qu’il faut faire évoluer le secret médical très subtilement et dans le respect des prérogatives de chacun », a dit Marlène Schiappa.