Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées
L’émouvant hommage d’Antoine Lapèze-Charlier à Gilbert Serin
Comment retracer la vie de Gilbert qui était dans le monde rural bigourdan que je connais relativement bien, un sacré personnage.
Personnage non pas parce qu’il était extravagant ou original, mais surtout parce qu’il était indéfectiblement un Paysan au sens noble et au sens large du terme. Dans le mot paysan, il y a le mot « Pays ». C’est dire l’homme qu’il était ; tout d’abord attaché à sa terre, à ses animaux, à sa maison, à sa famille ainsi qu’à son village d’Orieux se situant sur les coteaux de Bigorre entre Trie sur Baise et Tournay. Orieux village où il est né et dans la maison ou il a vécu avec son épouse Nicole et ses enfants. Gilbert était aussi très attaché aux traditions de la campagne. Les vendanges à l’automne (car Gilbert a conservé sa vigne) et le Pèle-porc l’hiver (car chez Serin on élève encore des porcs pour les provisions de la maison). Chez lui alors que dans notre campagne bigourdane beaucoup de ces traditions saines, respectables et conviviales ont disparu,
Gilbert les a conservées. En fait, Gilbert respectait le beau et le vrai que la nature lui procurait. Il avait un énorme respect la Création.
Dans les traditions respectées par Gilbert, il y avait aussi ses participations aux marchés et foires de Bestiaux. Je me souviens qu’il ne manquait pas notamment la foire d’hiver et la foire d’automne de Rabastens. Sa vocation d’éleveur est familiale. Son frère Pierre qui était son aîné, lui aussi disparu, et que Gilbert respectait patriarcalement parce que sa famille ne faisait qu’un. Et puis il y a eu Gilbert en compagnie de Christian Sarraméa son voisin et ami, à la participation des fêtes agricoles, des fêtes de battages, du Grand Marcat de Rabastens que nous avons connus il y a maintenant près de 30 ans et depuis l’an dernier, devenu acteur participant incontournable d’Albiciacum.
Il avait raison d’être fier de mener sa belle paire de boeufs Casta au mois d’aout dernier à St-Sever, dans ce spectacle à vocation historique. Beaucoup de jeunes générations ont pu découvrir grâce à lui, ce que pouvait être le travail de la terre du temps où il a commencé sa carrière de Paysan, il y a maintenant plus de 60 ans.
L’association Albiciacum se souviendra longtemps de Gilbert et tient à exprimer sa gratitude d’abord à son épouse Nicole. Puis à son fils Laurent qui a repris le flambeau familial ainsi que sa fille Nadine. Albiciacum leur exprime aussi tout son soutien au moment de cette séparation difficile. Elle s’unit par la pensée et la prière au deuil familial.
Aujourd’hui, nous te disons, A Dieu Gilbert et paix à ton âme.