Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées
Quels chantiers pour l’hôpital public
Le gouvernement accélère la cadence dans la refonte de l’hôpital public. Sentant la grogne enfler à l’hôpital au sein d’équipes de praticiens éreintés, il a annoncé, en fin de semaine, le lancement d’un Ségur de la santé, du nom de l’avenue où est implanté le ministère. Le 25 mai, les partenaires sociaux ont rendez-vous au ministère. Avant la présentation d’un plan cet été.
Des mois, des années que les personnels hospitaliers réclament, à cor et à cri, des moyens pour l’hôpital public. Emmanuel Macron a été contraint de reconnaître une « erreur dans la stratégie annoncée il ya deux ans » : « On a collectivement mal conçu le système en le surrégulant par le budgétaire et l’activité, et en le mettant sous stress avec de mauvais indicateurs. » Une référence à la tarification à l’activité (la fameuse T2A) et aux taux d’occupation des lits, critères utilisés comme outils de gestion des hôpitaux et conspués par les personnels. « Il faut partir d’une logique sanitaire et non plus d’une logique budgétaire », a encore dit le président Macron. « Sortir du dogme de la fermeture de lits », a abondé dans la foulée Olivier Véran, médecin hospitalier de profession. « J’ai connu les brancards dans les couloirs, ce n’est plus acceptable », a-t-il confié au Journal du dimanche.
Concrètement , l’exécutif a énoncé les quatre piliers de son plan pour l’hôpital : une hausse des rémunérations « au-delà des primes », un « plan d’investissement ambitieux » dans les bâtiments et le matériel, une gouvernance plus souple, et une nouvelle organisation du système de santé basée sur le territoire. Olivier Véran évoque également une révision du temps de travail : ceux qui le souhaitent pourront travailler « davantage et augmenter leur rémunération ». Ce qui ne veut pas dire « déréglementer », a-t-il assuré.