Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées
L’affaire du Courrier de Lyon
Vers 2 heures du matin, le maître de poste de Melun, inquiet de ne pas avoir vu arriver le convoi, prit le parti d’envoyer chez son collègue de Lieusaint un postillon qu’il avait sous la main, le nommé Caron.
Celui-ci partit donc à cheval vers 2 heures du matin et parvint au petit pont de Pouilly. Là, il s’arrêta. Sur le sable de la route il remarqua de nombreuses traces de sabots de chevaux et des empreintes de roues se dirigeant vers la droite. Avançant dans le chemin, CAron découvrit la malle arrêtée aux abords du pont, deux chevaux dételés et attachés à un arbre et deux corps qui gisaient sur le sol. Après avoir averti le maître de poste de Lieusaint, Caron s’en retourna à Melun raconter aux autorités ce qu’il avait découvert. Ce n’est que vers 6 heures du matin que la nouvelle de l’attaque de la malle se propagea à Lieusaint et à Melun. Il est apparu que le postillon Audebert avait été tué à coups de sabre. Le courrier Excoffon gisait dans le même état avec, à ses côtés, un sabre brisé. Un éperon d’argent brisé fut retrouvé sur le sol ; il ne pouvait appartenir qu’à l’un des agresseurs puisque le postillon avait encore le sien. Caron attela les chevaux à une grosse berline et quitta Melun accompagné par l’ac- cusateur public (le procu- reur), le commissaire du pouvoir exécutif, le juge de paix, un huissier, un officier de santé, le directeur de la poste et un contrôleur. Deux gendarmes à cheval escortaient le convoi. Parvenus au petit pont de pierre situé non loin l’auberge de la FontaineRonde, tout le monde mit pied à terre. Les bourgeois de Melun, tôt éveillés, commentaient déjà l’événement.
En procédant avec méthode, l’un des gendarmes découvrit, sous le pont, la paire de grosses bottes à revers du postillon Audebert.
Le long du petit chemin derrière un bosquet un corps gisait, la tête enfouie dans l’herbe ; c’était le corps du postillon.