Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées
Les syndicats agricoles divisés après leur rencontre avec Emmanuel Macron
Les représentants du monde agricole ont été reçus à l'Élysée jeudi matin par le président de la République, Emmanuel Macron, pour discuter de l'avenir de l'agriculture française. Après plus de deux heures de réunion, les syndicats sont sortis partagés et déçus des annonces du chef de l'État.
Emmanuel Macron a déclaré qu'il ne croyait pas à une fin de crise rapide dans le secteur agricole et qu'il envisageait d'attendre l'issue des prochaines élections professionnelles, programmées en janvier 2025, pour préciser sa vision pour le secteur. Cette vision ne convainc pas la Coordination rurale, dont la présidente, Véronique Le Floch, a exprimé sa déception à la sortie de l'Élysée. Elle dénonce une politique qui ne vise qu'à baisser les prix et ne permettra pas de nourrir le consommateur avec davantage de produits français.
Les syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) se disent quant à eux « ni déçus, ni satisfaits ». Ils ont noté que le président de la République n'avait pas l'intention de courir derrière la colère et souhaitait construire un projet d'avenir pour l'agriculture française. Cependant, ils craignent que de plus en plus d'agriculteurs ne baissent les bras dans ces conditions.
La porte-parole de la Confédération paysanne, Laurence Marandola, a salué l'engagement d'Emmanuel Macron de revenir vers les syndicats et de construire ensemble. Cependant, elle déplore l'absence de nouvelles annonces pour rassurer les agriculteurs en difficulté ou de choix concernant l'installation ou la transmission des fermes. Elle a toutefois salué la volonté du président de voir s'accélérer les travaux parlementaires sur la nouvelle mouture de la loi Egalim, censée protéger le revenu des agriculteurs.
Cependant, ce premier grand rendez-vous du président avec le secteur depuis l'inauguration du dernier Salon de l'agriculture n'a rien acté de nouveau. Le projet de loi d'orientation agricole, examiné depuis cette semaine à l'Assemblée nationale, ne répond pas aux attentes des agriculteurs. Les syndicats agricoles restent donc divisés et inquiets pour l'avenir de leur secteur.