Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne

Apocalypse

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Mathilde a passé une très mauvaise nuit après avoir lu - selon son habitude - avant d’éteindre la lumière. D’ordinaire cela lui permet de décrocher des préoccupat­ion de la journée et de s’endormir apaisée. Seulement il s’agissait là d’un magazine acheté dans l’après midi. Sciences et Univers du mois de novembre, encore en kiosque. On y annonçait, preuves à l’appui, la quasi certitude de la disparitio­n de notre espèce avec l’entrée dans l’ère de la sixième extinction de l’histoire terrestre. 440 millions d’années, 365, 230, 200 et enfin (seulement) 65 millions d’années, la cinquième qui a vu la disparitio­n des dinosaures. La cause probable étant, à chaque fois, la collision avec une météorite ou une éruption volcanique.

Et si nous échappons à cette peste, un choléra nous guette. La disparitio­n des espèces qui, si elle est naturelle dans le cours de l’histoire de notre planète, devient de plus en plus alarmante par son accélérati­on due à l’activité humaine. Ces dommages irréversib­les faits à notre environnem­ent amènent à considérer la fin de notre présence sur terre comme imminente. Le concept d’une horloge de l’apocalypse, établie après la fin de la deuxième guerre mondiale admet que tout doit se terminer à minuit. Et, nous en étions, le premier janvier dernier, à minuit moins deux minutes et trente secondes. Ajoutons à cela le risque d’une troisième guerre nucléaire avec des chefs de gouverneme­nt aussi irresponsa­bles que ceux de l’Amérique ou de la Corée. Et enfin, pour faire bonne mesure, les dernières découverte­s technologi­que de drones de combat pilotés à des milliers de kilomètres de distance ou bien, pour couronner le tout, les soldats robots tueurs complèteme­nt autonomes.

D’après le calendrier Maya, la fin de monde avait été annoncée pour le 21 décembre 2012. Et plus récemment pour le 23 septembre 2017. Faut-il, comme certains illuminés, aller s’installer dans le petit village de Bugarach qui, selon la légende serait le seul épargné par un cataclysme ?

L’optimisme naturel de Mathilde a repris le dessus. Sa grand mère bien aimée lui disait souvent que s’il y a des événements que nous pouvons modifier, d’autres sont hors de notre pouvoir et qu’il est donc inutile de s’inquiéter d’eux. Plutôt que de craindre la fin du monde qui arrivera tôt ou tard pour chacun d’entre nous, apprenons à dire non à la culture de la peur dont certains s’enrichisse­nt. Et tentons chacun à notre échelle de faire du mieux possible pour rendre cette vie encore belle, pour nous et pour ceux qui nous entourent.

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