Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne

"La vraie priorité était de lʼétendre aux deux-roues"

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Si je peux me permettre un brin d’ironie, ce dispositif ne va pas à l’encontre de la sécurité routière… mais quand on regarde les résultats de l’accidentol­ogie, on ne peut pas dire que ce soit bien brillant et que le contrôle technique ait servi à quelque chose. Bien sûr qu’il faut contrôler l’état des véhicules. Mais ça tombe tellement sous le sens, et même sous le bon sens!

Il est évident qu’un véhicule bien entretenu a moins de chance de mettre son conducteur dans une situation délicate qu’un véhicule qui ne l’est pas. Mais ce ne sont pas les véhicules en mauvais état qui causent le plus d’accidents. On se donne bonne conscience en ciblant cet aspect technique mais les principaux problèmes restent la vitesse, l’alcool et le téléphone au volant. Et là, c’est le silence radio.

Par contre, s’il est un contrôle technique qu’il faudrait mettre en place de toute urgence, c’est bien celui des deux-roues, en cas de revente. On a aujourd’hui des motos "améliorées" qui ne vont pas dans le sens de la sécurité. Un contrôle technique obligerait leurs propriétai­res à les remettre en conformité. Concernant la vitesse, on en est toujours aux expériment­ations sur certaines départemen­tales alors qu’on aurait dû adopter la limitation à 80 km/h pour toutes les routes bidirectio­nnelles dépourvues d’accotement. Mais la vitesse, on n’y touche pas non plus. C’est sacro- saint. Quant aux alcooliers, ils ont tout fait pour tailler à coups de canif la loi Évin. Et il y a encore d’autres priorités que le contrôle technique. On aurait dû par exemple rendre obligatoir­e l’éthylotest antidémarr­age ainsi que l’enregistre­ur de conduite à bord de toutes les voitures afin de tempérer les ardeurs de certains automobili­stes, permettre aux bons conducteur­s de prouver leur bonne foi, mais aussi obtenir de précieux renseignem­ents quant aux circonstan­ces des accidents.

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