Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne
Ses oeuvres, “c’est comme une transe” !
Exposition d’Elodie Bachelier à la Galerie Montesquieu
Une trentaine de portraits de jeunes femmes dessinées de dos ornent les murs de la Galerie Montesquieu, une invite à un questionnement sur leur histoire de vie personnelle et sur notre propre perception de la différence.
Elles se prénomment Virginia, Amélie, Cordélia, Chloé, Chrysalide... chacune revêt sa propre histoire sous forme de lignes fluides et aériennes tracées à l’encre de Chine à l’aide d’un couteau, l’”arme” artistique dont ne se sépare jamais la jeune femme. “J’aime bien l’idée que ces personnes puissent être n’importe qui. On peut tout imaginer. On peut imaginer leur vie à partir de leur dos. C’est d’ailleurs plus simple de regarder quelqu’un de dos”. Pourquoi Elodie ne dessinet-elle que des femmes? “Je suis une femme et j’ai envie de parler d’émotions, de ce qui me touche le plus”. Pour travailler, l’artiste place son support au sol et dessine généralement debout. “J’aime bien me servir de tout mon corps, je me sers beaucoup du mouvement. C’est comme une danse. Il y a ce côté un peu aérien avec le mouvement du bras et en fonction de la vitesse, cela modifie complètement le trait. Je mélange l’encre de Chine et l’acrylique que je prépare moi-même, en vue de trouver la texture idéale pour laisser couler”.
Une danse des lignes
Son style reflète une forme d’expressionnisme. “Toute ma vie, je me suis exprimée à travers un art. Je me suis mise un jour à prolonger l’écriture dans la ligne, le tracé et c’est cela qui a provoqué chez moi le déclic”. Il lui faut compter une heure maximum pour “croquer” un dos. “J’ai une concentration très intense” crut-elle bon de se justifier. “Chaque oeuvre est le fruit d’une émotion particulière et représente un instant que je ne pourrai pas retrouver... J’ai toujours une image en tête. Je pose les grandes lignes et je me laisse porter par le rythme. C’est comme une transe”. Elodie travaille souvent en musique, du classique et du moderne. “Je suis toujours sensible au piano (pratiqué étant enfant), à certains classiques qui me portent très loin”.
Elodie a choisi de donner des prénoms à toutes les personnes seules “pour éviter que le spectateur soit trop influencé par le titre, pour se projeter plus facilement et ressentir plus d’émotions. Pour les groupes, j’ai choisi de travailler sur l’idée de se fondre dans la masse. Cette différence reste invisible”...
Informations pratiques
L’exposition est ouverte aux personnes aveugles et amblyopes qui pourront suivre ces lignes en compagnie de l’artiste, ses dessins étant conçus en relief. Exposition ouverte du mardi au samedi de 11 h à 12 h 30 et de 15 h à 18 h 30 jusqu’au samedi 30 décembre.
Entrée gratuite.
Tél. : 07 52 49 80 05 / Courriel : centre.culturel@agen.fr