Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne
S’abreuver à la source des mots
La remise des prix littéraires du Jasmin d’Argent s’est déroulée, le 24 juin dernier, à la salle des Illustres de l’Hôtel de ville, en présence de Guy Delbès, Président du Jasmin d’Argent et de Yannick Lintz, Présidente d’honneur.
Si la « goutte de poésie », chère à Pablo Neruda, n’a pas réussi à apaiser la haine du monde, au grand regret de Jean Dionis, le maire de la ville espère qu’elle irriguera « une nouvelle fois notre belle ville d’Agen et nous offre une parenthèse autour de la poésie, de la langue française, de nos racines occitanes et de la
francophonie ». Jean Dionis s’est réjouit que le choix par Guy Delbès du Président d’honneur, se soit porté cette année sur une femme, en la personne de Yannick Lintz.
« J’aurais d’ailleurs quelques idées pour faire de la place aux femmes dans cette salle, mais je crains de provoquer des débats aussi enflammés qu’à la fin du 19ème siècle lorsque JeanBaptiste Durand était Maire de cette Ville » a-t-il ironisé. Yannick Lintz n’est pas une inconnue des Agenais puisqu’elle a occupé, plusieurs années durant, le poste de conservatrice au Musée des Beaux-Arts. On lui doit notamment la découverte du Tintoret en juillet 1997. Conseillère en charge de l’éducation aux Musées et au patrimoine auprès de Jack Lang, Yannick Lintz intégrera, en 2003 le Musée du Louvre et prendra en charge des collections Antiques et des Arts de l’Islam en dépôt à l’étranger avant d’être nommée, en 2013, à la tête du Département des Arts de l’Islam du Louvre. « Agrégée de lettres classiques, tu es un formidable trait d’union entre la Littérature et le patrimoine » a rappelé le maire dans son allocution. Mais cette cérémonie a également mis à l’honneur « Othman Ben Taleb,éminent linguiste et spécialiste de la langue française mais c’est aujourd’hui le poète francophone que nous accueillons » a tenu à préciser Jean Dionis. « La poésie est une des grandes traditions du monde arabe notamment dans la période préislamique […] Dans le contexte actuel, tout doit être fait pour créer des passerelles entre nos cultures et je tiens à vous rendre hommage, comme traducteur arabe/français et français/arabe, car vous participez à faire reculer notre ignorance sur nos littératures respectives ».