Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne
Les cinquante ans de la Ve République
La Cinquième République a donc 50 ans. Conçue par et pour le Général de Gaulle, elle a rempli sa mission audelà même des espérances de son principal initiateur : un Parlement rationalisé au profit d’un exécutif renforcé.
Elle a certes montré sa plasticité en résistant aux vicissitudes de la vie politique et en se réinventant au gré des quelques 24 révisions et grâce à l’oeuvre créatrice du Conseil constitutionnel qui, depuis 1974, a étendu son contrôle de constitutionnalité des lois aux droits et libertés fondamentaux consacrés par son Préambule.
A l’inverse de la IVème République, elle a aussi offert une véritable stabilité institutionnelle à notre pays, mais au prix d’un réel déficit démocratique.
La Vème République a survécu à la démission de De Gaulle, à la mort de Pompidou, à trois cohabitations. Mais c’est un régime aujourd’hui à bout de souffle qui ne répond plus aux exigences démocratiques du 21ème siècle.
La révision constitutionnelle voulue par E. Macron en aggraverait même les défauts : affaiblissement inédit du Parlement, déséquilibre institutionnel, déconnexion des parlementaires avec les territoires, verticalité du pouvoir et exacerbation de la domination présidentielle.
Il est à souhaiter que les parlementaires refuseront cette logique d’une« Cinquième République jusqu’au bout ». Ce que nos concitoyens attendent, face à la crise démocratique, c’est un renforcement du Parlement, des contre-pouvoirs vivifiés, une décentralisation approfondie, une plus grande implication des citoyens, une laïcité pleinement garantie, ainsi que l’égalité entre les femmes et les hommes, mais aussi la consécration de nouveaux droits et libertés . Jean-Louis Matéos (MRSL-47)