Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne
Envers et contre tout
Simone Jacob naquit à Nice, dans une famille juive, le 13 juillet 1927, d’un père architecte, André, et d’une mère au foyer, Yvonne. Elle sera la benjamine de quatre enfants : Madeleine, Denise et Jean. Au début de la Seconde guerre Mondiale, André perdra le droit d’exercer sa profession. Sa fille Simone réussira son baccalauréat, en mars 1944 mais sera arrêtée par la Gestapo, le lendemain, à l’occasion d’un simple contrôle d’identité. Engagée dans la résistance, sa soeur Denise sera déportée, par la suite à
Ravensbrück. Sa mère, Madeleine et elle seront déportées au camp de Drancy puis à celui d’Auschwitz-Birkenau. La nuit de son arrivée, sera tatoué sur son bras un matricule indélébile : le n° 78651 qu’elle fera graver plus tard sur son épée d’académicienne parce que « rien ne s’efface ». Son père et son frère seront exécutés en Estonie. Avec sa mère et sa soeur, elles entameront la longue « marche de la mort » à travers la Pologne et l’Allemagne jusqu’au camp de Bergen-Belsen où sa mère, épuisée, succombera du typhus, un mois avant la libération du camp par les troupes anglaises.
L’IVG, UNE LOI TRÈS CONTROVERSÉE
De retour en France, elle tentera de se reconstruire et intégrera en 1945, la Faculté de Droit de Paris puis épousera Antoine Veil, futur inspecteur des finances avec lequel elle aura trois fils : Jean, Nicolas et Pierre-François. Elle deviendra, par la suite, la première femme nommée Secrétaire général du conseil Supérieur de la Magistrature puis ministre de la Santé sous la gouvernance de Valéry Giscard d’Estaing qui lui devra l’adoption de la loi portant sur la légalisation de l’IVG, adoptée en 1979. Elle sera élue présidente du Parlement européen le 17 juillet 1979. Elle assurera, de 2000 à 2007, la présidence de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
Elle entre à l’académie française le 20 novembre 2008 et deviendra, la même année , présidente du Conseil de direction du fonds pour les victimes de la cour Pénale internationale. En 2009, elle sera promue Grand officier de la légion d’honneur par Nicolas Sarkozy puis François Hollande lui remettra, en 2012, les insignes de grand-croix de la Légion d’honneur. Simone Veil s’éteindra le 30 juin 2017 . Elle sera la 4ème femme à être inhumée au Panthéon, le 1er juillet 2018, avec son époux.