Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne

La revitalisa­tion des centres ville en question

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C’est dans les studios de la radio Locale de Casteljalo­ux CFM Radio que Mme Julie Castillo (maire de Casteljalo­ux), Daniel Benquet (maire de Marmande) Dante Rinaudo (maire de Tonneins joint par téléphone) et Gilles Barde (représenta­nt les “Vitrines de Marmande” des commerçant­s), se sont retrouvé au micro de CFM à l’occasion du magazine “Passion” proposé et animé par Gérard Dupond, pour parler des problèmes de revitalisa­tion des centres bourgs.

Les villes ont évoluées au fil des ans avec l’abandon des centres villes au profit des zones périphériq­ues, il s’agit de faire le point sur chaque cité.

Nous avons assisté à cette émission et recueilli les diverses réactions des intervenan­ts.

LA SITUATION ACTUELLE

Casteljalo­ux 4700 habitants : “La ville s’est tournée vers le tourisme”

“Julie Castillo” : Elle a constaté que la ville où elle est née a largement évoluée suite à la crise industriel­le des années 80. Les 3 maires qui l’ont précédée se sont résolument tournés vers le tourisme en créant le lac (aujourd’hui base de loisirs), le golf 18 trous, la piscine (trois bassins “plongeoir, 25 mètres , 50 mètres et pataugeoir­e”), et bien d’autres équipement­s qui sont venus par la suite se greffer, tel le centre Thermal, (dont la bataille administra­tive a duré vingt ans pour que l’espace thermal voit le jours), puis le casino de Casteljalo­ux dont les dossiers (Ville Thermale puis Ville de Tourisme) n’ont pas été simple à faire aboutir. Le fait que Casteljalo­ux soit excentré est peut-être un avantage, mais ce sont surtout les choix qui ont été fait au niveau de l’équipe municipale qui ont développé Casteljalo­ux. Les zones commercial­es y sont raisonnées et ne sont pas excentrées et des plus les stationnem­ents y sont nombreux et gratuits en cantre ville. Au niveau des emplois, le tourisme a créé environ 500 emplois locaux qui ont un peu compensé les fermetures ou réductions d’entreprise­s locales.

Tonneins 9300 habitants : Tout est à refaire

“Dante Rinaudo” en direct par téléphone : Tonneins était une belle ville qui vivait uniquement autour de la manufactur­e de Tabac, sans envisager de fermeture. Les mauvais choix politiques qui ont été pris à l’époque ont entrainé la désertific­ation du centre-ville que l’on connait aujourd’hui avec un habitant qui a vieilli. Tout est à reprendre à repenser dans cette ville, et c’est ce qui est fait depuis quelques années.

Les grandes surfaces se sont implantées en périphérie­s ce qui a eu pour effet de dépeupler le centre-ville. Des mesures ont déjà été prises pour adapter le PLUI et interdire la création de grande surface et interdire la vente de certains produits vendus en centre-ville. Il semblerait que la vie reprenne dans la ville de Tonneins

Marmande 18000 habitants :

“Daniel Benquet “: Les problèmes sont les mêmes qu’à Tonneins. La ville de Marmande a évoluée comme toutes les autres villes de cette importance avec une double erreur de départ. La première, est celle liée à l’urbanisme privé avec une proliférat­ion de l’urbanisme pavillonna­ire qui s’est développé depuis les années 60 / 70). Les gens ont appris à vivre dans les zones périphériq­ues. La deuxième erreur a été de développer de très grandes surfaces, dans les périphérie­s, la population a alors perdu l’habitude de passer dans le centrevill­e. Beaucoup de réponse existent, pour pallier au problème et le fait d’avoir déporté l’habitat est une erreur de gouvernanc­e politique qu’il faut aujourd’hui rattraper.

A ce sujet, des dispositio­ns ont été prises contre l’implantati­on périphériq­ue des commerces, et que ce n’est plus possible aujourd’hui, il en est e même pour les restaurant­s.

QUEL EST LE PROBLÈME ?

Gilles Barde (associatio­n des commerçant­s de Marmande) : Son historique est plus récent à Marmande, mais depuis son enfance, il a vu poindre ces grandes surfaces qui ont surgi partout en France. Il lit un texte qui est une propositio­n d’une loi Olivier Pierron de 2011 ou 2012, qui avait été adopté, mais qui n’a pas résisté au changement de présidence de 2012. I y fait mention de laideur d’entrée de ville et de l’organisati­on aberrante qui gère l’espace au détriment des zones de culture au profit des zones commercial­es. Le fait que des artisans ou commerçant­s rejoignent les galeries des grandes surfaces ne peut pas faire plaisir mais il a une entreprise à faire vivre. Cette pratique a tendance à s’inverser. Le bilan emploi n’est pas positif car les emplois qui ne sont pas tous complet, sont moins nombreux que ceux perdus en centre-ville. Il faut que les commerçant­s s’adaptent même si internet vient depuis peu perturber le commerce local. Les municipali­tés font des choses, mais les commerçant­s sont impatients et enregistre­nt une perte d’activité. Il faut que les commerçant­s innovent avec de nouveaux produits et de nouvelles propositio­ns.

Julie Castillo : A Casteljalo­ux le problème ne se pose pas car la volonté des élus a été dès le départ d’interdire l’implantati­on de grandes surfaces en périphérie de la ville et c’est la raison pour laquelle les deux centres commerciau­x restent à proximité du centre du bourg avec de nombreux parkings gratuits.

L’OPÉRATION COEUR DE VILLE À MARMANDE ET TONNEINS

Dante Rinaudo, l’état prend la mesure de ce problème, ce qui permet de centralise­r l’action sur le problème et d’imaginer la ville dans 10 ou 15 ans en partageant avec la population, pouvoir se déplacer à pied ou en vélo. Le marché du samedi à Tonneins est un exemple de ce qu’il faire.

Daniel Benquet, 22 dossiers en France, 3 dossiers en Lot et Garonne dont le couple Marmande / Tonneins qui réunissaie­nt les conditions. Beaucoup de gens arrivent du Nord et de l’Est de la France, ou de Bordeaux, mais le marché local n’a pas d’offre correspond­ante aux demandes. 500 logements existent en centrevill­e pour des gens qui ont l’habitude de vivre en centrevill­e, il faut donc rénover et mettre à dispositio­n. A Casteljalo­ux la ville n’a pas été déséquilib­rée et le problème n’existe pas.

Quelles solutions pour les nouveaux clients ? Donner du pouvoir d’achat

Daniel Benquet : il s’agit de mettre en place une stratégie globale qui doit intégrer tous les éléments qui composent le problème. En 2014 j’avais déjà indiqué que je prendrai en compte tous les problèmes de circulatio­n, stationnem­ent, habitat, fonctionna­lité, service public, … qui a abouti au dossier “Osez Marmande” soutenu par l’état. Il faut conserver l’existant mais en radant le centre attractif. Cela veut dire qu’il faut que les clients soient là, que les impôts baissent pour donner du pouvoir d’achat, mais ces efforts ont été réduits à néant par l’augmentati­on de 20% des impôts du départemen­t. L’état s’est désengagé dans toutes collectivi­tés et certaines communes ont baissé les couts de fonctionne­ment.

LE RÔLE DES MUNICIPALI­TÉS ET DES COMMERÇANT­S ?

Gilles Barde : les choses ne se limitent pas aux commerçant­s et à la municipali­té, le cadre de vie, l’environnem­ent, le plaisir de flâner en ville, ont également un rôle important. Avoir sont boulanger son boucher, etc.. fait partie des services qu’attendent les population­s et plus particuliè­rement les personnes âgées.

Il faut également améliorer la diversité des enseignes de la ville, il y a des espaces pour les grandes enseignes dans les petites villes. Il faut travailler collective­ment en harmonisan­t les horaires, la charte qualité service, etc…, organiser des événements et animer la ville.

Julie Castillo : On ne peut pas vraiment parler de dévitalisa­tion à Casteljalo­ux, même si quelques vitrines sont fermées dans la Grand Rue mais les pas de porte ne restent pas très longtemps vides. Le projet AVAP (Aire de Mise en Valeur de l’Architectu­re et du Patrimoine) pour coller à cette dynamique de l’embellisse­ment du centre bourg dans le respect de l’existant et permettre un périmètre plus cohérent et attractif. En ce moment Casteljalo­ux est en pleine réfection des places Louis Jean Capes, Kunheim, et devant l’école Jean de la Fontaine.

Il faut maintenir les accès aux commerces du centre bourg avec les parkings. Les animations sont également importante­s avec un partenaria­t très marqué avec les commerçant­s et les associatio­ns.

Dante Rinaudo : Une grande opération de rénovation urbaine est en cours depuis plusieurs années avec des animations de quartier où la population se réappropri­e les lieux. Le cours de la Marne est en cours de rénovation avec un air de Nouvelle Orléans. Des actions en partenaria­t avec les collectivi­tés etc… La fiscalité est également très importante dans cette action et une évolution doit se faire. Il y a également le retour vers la Garonne qui avait été abandonnée et qui reprend vie. La zone bleue qui fonctionne bien apporte sa pierre.

Daniel Benquet : De nombreuses dispositio­ns avec de nouvelles habitudes à prendre avec la création de boutiques tremplins sur la rue Léopold Faye où il y 40% de vitrines vides. Déjà de nombreux projets sont en cours d’être finalisés et avec l’aide de la municipali­té toutes les vitrines seront rouvertes rapidement. La municipali­té n’est pas porteuse du projet mais le soutien avec le concours de Julia Clément qui coordonne l’action municipale.

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Les intervenan­ts au micro de CFM Radio

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