Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne
Entrez dans vos rêves...
Le vernissage de l’exposition de Juliette Armagnac, intitulée « l’Atelier des Songes » s’est déroulé, samedi matin, au Musée des Beaux-Arts, sur un oreiller de douceur, bercé par le concert-performance desrêvelhat de François Dumeaux.
Pourquoi a-t-on peur lorsque l’on va se coucher ? On s retrouve seul, sans savoir ce qui nous attend vraiment... « La frontière entre imaginaire et réalité ne m’a jamais quitté » avoue Juliette qui est parvenue, très vite à imaginer des solutions à des rêves qui posaient problèmes comme le fait d’inviter les enfants à se confectionner une petite veilleuse phosphorescente avec des petites silhouettes de papier. La jeune femme retrouvera un carnet au sein duquel sa maman avait noté les rêves de sa fille de 7 à 9 ans. « Quand j’étais petite, je rêvais en marron ; aujourd’hui, je rêve en couleur [...] Me souvenir de mes rêves me permet de me perfectionner dans ma manière de rêver » assure-t-elle. C’est en 2016 que Juliette commencera à discuter de l’exposition avec Stéphanie Waldt, commissaire de l’exposition, directrice aujourd’hui du Théâtre Ducourneau. L’artiste est entrée en résidence au musée en janvier mais c’est en juillet-août qu’elle démarrera la construction de l’exposition. Son premier objectif ? « Que l’exposition soit interactive. Ce qui m’a pris beaucoup de temps, c’est la confrontation avec la matière » mais Juliette, en bonne perfectionniste, ne lâche rien et se donne à fond, s’improvisant même menuisière, grâce au soutien apporté par l’association Le Creuset . « La maison en bois a été réalisée là-bas. L’association m’a apporté un soutien logistique mais au final, c’est moi qui l’ai créé» !
« L’atelier des songes » se présente comme une série d’installations, d’objets et d’illustrations interrogeant l’expérience du sommeil ou du rêve. Qu’est-ce qui peut être inquiétant ou rassurant ? A la tombée de la nuit, la perception des choses se retrouve altérée par le manque de luminosité, laissant la place aux fantasmes naissant lorsque les ombres gagnent du terrain et lorsque les sons troublent notre repos. Aidé par le carnet du Rêvonaute, l’enfant et ses parents peuvent déambuler parmi les installations en suivant un parcours décliné en plusieurs espaces. A la tombée de la nuit (premier espace), il faut apprivoiser les ombres en laissant son imaginaire vagabonder, mettre en place des rituels pour se rassurer comme se faire raconter une histoire, dormir avec doudou, vérifier sous le lit qu’aucun monstre ne s’y terre, sucer son pouce... Aller se coucher c’est se confronter à la solitude mais aussi s’abandonner aux rêves et se laisser transporter au pays de l’imaginaire... Entrez dans les mondes des rêves... (espace 2) et visiter la Maison monde. Ouvrez ses portes et ses fenêtres donnant sur 20 mondes-maquettes à visiter. Douze photomontages numériques où Juliette devient l’héroïne, permettent de porter un regard différent sur ce qui nous entoure au quotidien. Un petit automate s’engage dans une course sans fin pour échapper à un danger ou à son rêve, recouvrer son chemin... Un mobile géant permet de découvrir les choses sous une perspective nouvelle. Des kakémonos géants racontent les rêves de Juliette. Dans l’espace des cauchemars, des monstres-masques suspendus peuvent être manipulés. Chacun représente une émotion : la colère, l’étonnement, le calme et la bienveillance. Deux kakémonos géants entraînent les visiteurs au coeur des rêves sombres de Juliette...
Dans « Le maître des rêves » (espace 4), les visiteurs pourront partager leurs impressions ou, pourquoi pas, raconter l’un de leur rêve ! Cette exposition est aussi l’occasion de rendre hommage au travail de FrançoisXavier Lalanne, « papa » du Minotaure, dont certaines gravures dialoguent avec les oeuvres de Juliette...Juliette va travailler seule avec des classes pour la prochaine Nuit Européenne des Musées et sortira une mallette pédagogique, en septembre prochain, qui accompagnera l’exposition qui deviendra itinérante. « Les rêves sont les clés pour sortir de nousmêmes »* pour être libres lorsque nous rejoignons Morphée et partons visiter le pays de tous les possibles...
Informations pratiques