Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne
Se nourrir du regard des autres
Une exposition réunissant 40 oeuvres respectives de Laurence Girerd et de Mab est présentée jusqu’au samedi 23 février.
Laurence Girerd est un oiseau de nuit prolifique ; « la nuit, je suis plus productive car je suis au calme. Je me lâche ! » La jeune femme débute une toile à 22 heures et peut la terminer à 6 heures du matin. Elle découvre ce qu’elle a peint au petit matin et affine son oeuvre. « C’est un état particulier, une découverte du monde extérieur. Je ne souffre pas sur une toile. J’ai besoin de spontanéité. Je n’ai pas l’angoisse du résultat puisque je ne sais pas ce qui m’attend. Je laisse sortir les choses. C’est beaucoup plus libérateur pour moi » une forme de transe en quelque sorte. Laurence se laisse surprendre par ses créations.
En quête de sens
Une tête de poisson peut se transformer en tête de cheval si on inverse la toile. Et ce samouraï, à y regarder de plus près, ne serait-il pas plutôt une contrebasse avec un archet ? Des bombes de couleurs n’exprimeraient-elles pas des objectifs et des pellicules photos ? Une mer démontée à l’endroit ne représenterait-elle des plumes si on oriente le tableau d’une toute autre manière? Ces oeuvres se lisent un peu à la manière d’un test de Rorschach, exit le côté psy… L’incertitude quant à la lecture de la toile amène l’artiste à ne pas signer la plupart de ses oeuvres afin de permettre aux acquéreurs de pouvoir les disposer dans le sens seyant le mieux à leur interprétation. « Je me nourris un peu du regard des autres » avoue Laurence. Ses toiles s’imprègnent de tons noirs, gris ou bruns avec, éventuellement, quelques petites touches de rouge, de bleu ou de vert, mais, reconnaît-elle, « je n’arrive pas à trouver mon équilibre dans la couleur ».
D’une élégance rare, les toiles abstraites de Laurence s’imprègnent de puissance ou de délicatesse pour amener l’observateur à s’emparer des formes et jouer avec elles, jusqu’à leur donner du sens.
Quand le digital révolutionne l’Art
L’univers de Mab relève du figuratif mais, en ouvrant la porte du digital, l’artiste révolutionne l’art. Par le digital painting tout d’abord, technique créant un visuel par ordinateur dont le rendu imite à la perfection la peinture traditionnelle. Sa série de « ladies » détonne dans le paysage digital grâce, notamment, à sa bande de « dévergondées » comme elle se plaît à surnommer « ses » filles, mix de photos et de dessins originaux. Pour réaliser ces demoiselles d’un genre nouveau, Mab prend des photos, réalise des esquisses au crayon puis les dessine sur ordinateur. L’artiste mixe ensuite les photos et les illustrations pour créer des visuels drôles, légers et poétiques, s’inspirant du collage. Ses « ladies » insufflent de la légèreté et de l’insouciance, de la fraîcheur et de la bonne humeur, du glamour et de l’indolence… toute une palette de sensations que le public est invité à ressentir… Ses « ladies » s’adonnent au sport à l’instar de
(notons la petite robe de jambon pour agrémenter ce plat… visuel !), sont des femmes d’affaires aguerries comme engagées comme passionnées de technologie comme ou
sensuelles comme
ou carrément coquine comme dont le regard se perd en direction d’un symbole de radioactivité cachant les attributs d’un éphèbe!
Chaque création issue de la série des « Ladies » est éditée au format 30 x 30 cm en série limitée de 20 exemplaires, numérotés et signés à la main. Mab est une styliste digitale et sa collection, comme le déclamerait une certaine Cristina Córdula est tout simplement « sublaïme, magnifaïque » !
Galerie d’Art Montesquieu – 117, rue Montesquieu
Laurence Girerd
Tél. : 06 44 92 12 74 / Courriel : laurence.girerd@gmail.com
Lien : https://laurencegirerd.wixsite.com/peinture
Mab
Courriel mab.digitalart@gmail.com
Lien : https://www.mabdigitalart.com/ :