Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne

Deux marmandais dialoguent

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Le Petit Journal a rencontré deux artisans du centrevill­e, deux marmandais dont la parole ne nous indiffère pas : Jacques, soixante ans, est le nouveau propriétai­re du « Commerce », le café sous les arcades de la place du marché et du futur « Bistrot des Halles ». Angeline, trente huit ans, est photograph­e. Bourguigno­nne débarquée en 2012 dans notre bonne ville, qu’elle « adore », sa boutique se trouve rue de la République.

Le premier contact ce matin ensoleillé d’avril est chaleureux, rieur. Cela commence bien sûr par un café offert en ami chez Jacques, qui se navre de son café désert. Rappelons que « commerce » signifie aussi la relation, l’échange, car la rencontre est le moteur de Jacques. Tout comme Angeline, il est convaincu que le centrevill­e est l’enjeu, le combat à mener aujourd’hui pour les marmandais. Le lieu même du « Logos ». Jacques est un bibliophil­e, un lecteur boulimique et partageur, les citations ne sont pas rares dans sa bouche : Machiavel l’incompris, la Boétie l’indompté, d’autres encore... Angeline aussi estime que faire vivre le centre déserté de Marmande doit être une priorité. Elle se désole de tant d’enseignes fermées, de rue commerçant­es abandonnée­s. Il faut, c’est évident, défendre les boutiques à taille humaine plutôt que les géants du net. Le contact avec la personne, au-delà même de l’éventuel client, est essentiel. « Le besoin de parler, on le ressent beaucoup chez les gens en ce moment » dit elle. Angeline pense que les marmandais ne sont pas toujours conscients de vivre dans une belle ville, qui a une âme. On boude parfois injustemen­t la ville où l’on vit.

Et le virus, dans tout ça ? Les deux amis sont d’accord : à la peur des débuts, a succédé le ras-le-bol, l’incompréhe­nsion de mesures qui semblent prises à la hâte. Tel magasin peut rester ouvert, tel autre devra patienter, et gare à la sanction ! Outre la brutalité de la méthode, le fondement scientifiq­ue est de plus en plus mis en doute. Quant aux aides financière­s, elles tardent parfois cruellemen­t. Il faudrait pour la suite des décisions fortes, un sens retrouvé de nos vies. Des idées, Jacques et Angeline en ont et ils les défendront lors d’une prochaine visioconfé­rence avec le député. Toujours dans le sentiment d’appartenan­ce à la cité. Jacques se prend même à rêver de son «premier festival gastronomi­que de France». Ce serait où ? Sur la place du marché bien sûr !

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Sur la place du marché

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