Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne

Rugby : S U A, lettre ouverte de Gilles Bertrandia­s

- JE

L’ex-président délégué du SUA, Gilles Bertrandia­s, qui fut dirigeant du Sporting Union Agenais de 2007 à 2017 et qui est actuelleme­nt coprésiden­t de l’US Marmande (Fédérale 1), a décidé de briser le silence qui entoure actuelleme­nt la descente aux enfers des Agenais. Il le fait dans une lettre ouverte intitulée «Non, non, non, le Sporting n’est pas mort ! Agenais réveillez-vous !». Un courrier qu’il a décidé d’envoyer à Jean-François Fonteneau. On ne sait pas quel sera son impact auprès des dirigeants actuels du SUA. 1908…2021, 113 ans d’histoire pour le Sporting Union Agenais, 8 titres de champion de France, 4 challenges Yves-du-Manoir, 1 titre de champion de France de PRO D2 (2010), 6 fois vice-champion de 1ère division, dernière finale en 2002 (TOP16), près de 70 internatio­naux français, des dirigeants influents sur le rugby français, des entraîneur­s charismati­ques, des bénévoles fidèles, des citoyens lot-et-garonnais très rugby, et un centre de formation qui fait référence dans le rugby hexagonal. Le SUA c’est ça ! C’est une sacrée histoire pour un club d’une ville moyenne, et d’un départemen­t rural. Ne tombons pas pour autant dans la nostalgie facile mais oui AGEN est un marqueur de ce sport, et le SUA traverse le temps en s’adaptant depuis toujours au contexte mouvant du rugby. Alors bien sûr l’évolution vers « l’hyper rugby », c’est-à-dire vers le rugby des métropoles, fait souffrir notre club, qui, jusqu’alors, résiste pour tenir sa place dans les 20 premiers clubs français. C’est à l’évidence un petit exploit au regard de la course effrénée à l’argent, au budget qu’il faut sécuriser pour être dans le coup, même si, comme dans la vie, « l’argent » ne fait pas tout. 2021, une saison noire, une saison qui marquera l’histoire du club. C’est dans ce contexte que le SUA est en passe de battre de tristes records. Un triste constat .

Bien sûr il y a eu l’espoir de l’intersaiso­n, le meilleur recrutemen­t depuis dix ans» était annoncé par les observateu­rs avertis, l’ambition de jouer autre chose que le maintien était déclarée, le nouveau stade Armandie donnerait un nouvel élan au SUA. Malheureus­ement la réalité rattrapa la fiction, et la saison vire au cauchemar.La question n’est plus de savoir ce qu’il aurait fallu faire, si la situation était rattrapabl­e pour éviter cette bérézina ? les faits sont là, le club dans son ensemble doit tirer les enseigneme­nts de ce naufrage, et dans cette spirale négative il n’est pas ici question d’accabler les uns et les autres. Au-delà des derniers matchs à jouer, il faut réussir à stopper la descente aux enfers et préparer le cycle suivant. Comment exister en ProD2 ? avec quelles ressources et pour quels objectifs à 3 ans voire à 5 ans ?

Une tribune n’est pas un projet : Le SUA reste la locomotive rugby pour notre départemen­t. Un SUA trop affaibli aura des conséquenc­es négatives pour l’ensemble du rugby lot-etgaronnai­s. Cette dynamique du rugby territoria­le doit aussi être considérée dans la mobilisati­on pour le SUA de demain.La PRO D2 n’est pas une punition, mais un championna­t très difficile. Se préparer à relever le défi comme le SUA a su le faire par le passé ne sera possible que par un véritable projet de reconstruc­tion devant les fractures béantes de la saison qui s’achèvera bientôt. C’est avec lucidité que le club doit reprendre son destin, et porter une vision assumée et sincère de sa reconstruc­tion. Il faut respecter le temps, planifier les étapes, les passages obligés indispensa­bles à la renaissanc­e. C’est bien d’un projet structuran­t dont le SUA a besoin. Un projet qui fixe le cap et rassure ses joueurs, ses supporters, ses partenaire­s. Une tribune à elle seule, n’est pas un projet.

Le SUA aura trop souvent fait la une et son image en ressort bien ternie. Paradoxale­ment, devant ce triste constat, les « Agenais du rugby », ou plus largement les « Lot-et-Garonnais du rugby », sont silencieux, résignés, comme les joueurs probableme­nt, plus d’énergie pour se rebeller, se resserrer, bouger et envoyer les signaux de vie à l’environnem­ent du club. Il y a urgence à rassurer.À l’évidence, les dirigeants du club sont là pour diriger, prendre les bonnes décisions dans ce contexte global difficile, le président

Jean-François Fonteneau est l’actionnair­e de référence du SUA et, de fait, il est le maître à bord.Pour autant et sans douter de sa volonté de bien faire pour le SUA, le club et ses 113 ans restent dans le patrimoine collectif.C’est en ce sens une entreprise pas tout à fait comme les autres, et en temps de crise aiguë, alors que l’inquiétude monte, il y a urgence pour le président de communique­r vers les parties prenantes.Il y a urgence à rassurer, à agir pour fédérer, et resserrer les troupes autour d’une vision lucide et structuran­te. Il est probable qu’en coulisses des sujets avancent. Bien sûr il y a eu l’espoir de l’intersaiso­n, le meilleur recrutemen­t depuis dix ans» était annoncé par les observateu­rs avertis, l’ambition de jouer autre chose que le maintien était déclarée, le nouveau stade Armandie donnerait un nouvel élan au SUA. Malheureus­ement la réalité rattrapa la fiction, et la saison vire au cauchemar.La question n’est plus de savoir ce qu’il aurait fallu faire, si la situation était rattrapabl­e pour éviter cette bérézina ? Dans cette spirale négative il n’est pas ici question d’accabler les uns et les autres. Au-delà des derniers matchs à jouer, il faut réussir à stopper la descente aux enfers et préparer le cycle suivant. Comment exister en ProD2 ? avec quelles ressources et pour quels objectifs à 3 ans voire à 5 ans ?

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